jeudi 14 juin 2012

L'église de tous c'est l'église avec les laïcs

Ces catholiques qui font entendre leur voix

Le Congrès eucharistique international s'est ouvert dimanche 10 juin à Dublin.  Alors que les scandales de pédophilie ont entaché la crédibilité de la hiérarchie catholique irlandaise, de plus en plus de laïcs revendiquent une voix dans l'Église.

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/En-Irlande-les-catholiques-veulent-faire-entendre-leur-voix-_NP_-2012-06-11-817208
"... ces laïcs se réclament de Vatican II pour revendiquer « plus de dialogue, de responsabilité et d'ouverture à tous. » À leurs yeux, le Concile n'a « jamais été vraiment appliqué en Irlande ». De fait, les conseils paroissiaux n'ont été introduits qu'il y a six ans à Dublin, et les six premiers diacres permanents d'Irlande ordonnés la semaine dernière.
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Mais pour eux, cela doit aller plus loin. Sans prétendre « remettre en cause des dogmes », ce groupe fait valoir un récent sondage révélant qu'une majorité de catholiques diverge de l'enseignement traditionnel de l'Église sur les questions de morale sexuelle (célibat, ordination des femmes, homosexualité) pour demander aux évêques d'ouvrir des espaces de débat. Ils trouvent un certain écho dans les paroisses où les catholiques s'inquiètent de ne plus voir de jeunes et de l'écart qui se creuse avec la société irlandaise, de plus en plus distante de l'Église catholique.
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« Je suis laïque, j'ai fait des études de théologie, mais j'ai encore souvent l'impression que les prêtres et les évêques veulent qu'on travaille pour eux et non avec eux », confie Claire Carey, 55 ans, responsable du networking des missionnaires de Saint-Colomban.
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« Comment prêcher la justice sociale, le bien commun, la subsidiarité dans notre société lorsqu'on ne les pratique pas au sein de notre Église ? Quelle est la dignité des femmes si elles restent toujours à la marge ? » s'enflamme à son tour Cathy Molloy, professeur de théologie au centre jésuite Justice and Faith.
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Pour répondre aux demandes de réforme, plusieurs diocèses ont lancé des listening sessions (sessions d'écoute). À Belfast, ce processus déjà bien avancé doit déboucher sur un synode en 2013. À Killaloe, les paroisses ont été invitées à se rassembler pour discuter de l'état de l'Église.
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Nous devons apprendre des autres pays d'Europe la culture du synode ... »

Le rôle des laïcs dans les textes conciliaires :
http://www.la-croix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/Les-laics-dans-le-concile-Vatican-II-_NG_-2012-05-25-810997
La situation en France évoquée sur :
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Ces-laics-qui-font-tourner-l-Eglise-_EG_-2012-05-25-810703
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Saint l'Augustin ???

André nous propose cette réflexion ( agdumoul@yahoo.com )

"Au Ve siècle de notre ère, une dispute théologique restée célèbre a opposé un moine breton, Pélage, à un évêque d'Afrique du Nord nommé Augustin.
Pour Pélage, Dieu a donné le libre arbitre à l'homme pour qu'il puisse être maître de son destin;
pour Augustin au contraire,  tout est dans la Grâce.
C'est dans cette "dispute fondatrice" que Tzetan Todorov situe la naissance de la contradiction dans laquelle nous sommes aujourd'hui..."
En fait on ne connait pas bien la pensee de Pelage parce que la plupart de ses écrits originaux furent perdus, et/ou travesti par ses opposants.
Mais je voudrais faire ici un bref commentaire: La fin du IVeme siecle et les Veme siècles ont été des périodes désastreuses du point de vue de la civilisation, et sont considérées comme fondatrices du point de vue de l'histoire de l'église.

La période des Pères de l'Eglise.
Certaines traditions qui sont nées alors, comme celle du christianisme comme religion d'état décrétée par Theodose, ou celle du pêché originel et de la perdition de l'humanité hors de l'église et du bapteme, deécretée par St Augustin, qui sont aujourd'hui comme des reliques nauséabondes d'un christianisme anti-humaniste, incompatible avec le sens que nous trouvons à l'Evangile.
Si la dispute Augustin-Pelage a été "fondatrice", ne serait-il pas utile de préciser que la "victoire" d'Augustin a été une tragédie historique dont l'eglise n'est pas encore sortie?

Andre

Jésus Christ se réclame d'eux

« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur ».
 (Constitution Gaudium et spes, sur l’Eglise dans le monde de ce temps, n°1. Concile Vatican II).

Magazine chrétien La Vie- 01/06/2012  http://www.lavie.fr/

De l'anarchisme (chrétien) aux valeurs familiales

Europe, immigration, famille, montée du Front national... A une semaine des élections législatives, les chrétiens s'engagent dans la campagne et ne sont pas toujours d'accord entre eux. La dix-septième édition de notre revue de presse Chrétiens en campagne se fait l'écho de ces nouveaux échanges afin que chacun puisse participer au débat. L'actualité politique, c'est aussi la sortie d'un livre sur l'anarchisme chrétien, sur lequel plusieurs médias chrétiens attirent l'attention. Un courant ultraminoritaire mais stimulant.

LE LIVRE

L'anarchisme chrétien fait un buzz

Une semaine avant les élections législatives, le livre « politique » qui suscite le plus d'intérêt chez les chrétiens, c'est celui écrit par Jacques de Guillebon et Falk van Gaver sur ... l'anarchisme chrétien des deux siècles passés. Succès éditorial, bien écrit, il crée aussi une unanimité surprenante dans la presse confessionnelle de tous bords, de Témoignage chrétien à La Nef, en passant par maints blogs, et, bien entendu, La Vie.
Pour notre chroniqueur Jean-Claude Guillebaud, enchanté par le livre (pour lire, l'article, il suffit de s'identifier), ces anarchistes chrétiens, si méconnus, ont une « indélogeable conviction » : « Le message évangélique est dangereux, dérangeant, subversif, décisif ». Une radicalité mise en avant par les têtes d'affiche que l'on connaît, superbement abordées dans le livre, comme Charles Péguy, Georges Bernanos ou Jacques Ellul. Des groupes et mouvements ont joué un rôle politique fondamental, mais toujours en dehors des Eglises. Dans un article à Témoignage chrétien, le journaliste Arthur Lamaze le rappelle : « Les anarchistes, eux, savent tous qu’il y a eu – et qu’il y a encore… – quelques originaux parmi eux qui se réclament de Jésus Christ. On les regarde avec curiosité, on se moque d’eux plus ou moins gentiment, mais surtout on fait semblant de ne pas les voir… Et pourtant, ils existent : tolstoïens non-violents, Jesus Freaks altermondialistes, Catholic Workers anti-guerre, dé­crois­sants méditatifs… »

Autre rôle fondamental joué par les anarchistes chrétiens : contribuer à faire admettre à l'Eglise – comme à l'Etat ! - la nécessité de limiter son pouvoir, suivant l'exemple du Christ, et sans oublier qu'il y a toujours une loi divine supérieure. L'un des co-auteurs, Jacques de Guillebon, l'explique lui-même dans la revue de La Nef, où il est également chroniqueur :

« Pourtant, on constate avec l’histoire que tous les pouvoirs, même s’affirmant chrétiens, ont succombé aux tentations de la toute-puissance : qu’il s’agisse des Empereurs germaniques ou des rois des France centralisateurs à la Philippe le Bel, quelle structure a résisté à s’arroger les droits mêmes de l’Église ? Longtemps, celle-ci est parvenue à les amener à Canossa. La situation contemporaine est fort différente, puisque ces pouvoirs, qui ne reconnaissent plus de loi divine supérieure, se moquent des prétentions de l’Église. C’est pourquoi ils sont intimement condamnables et il faut chercher non seulement à les remplacer, mais à les remplacer par une autorité qui soit plus chrétienne que jamais, c’est-à-dire foncièrement limitée. Dieu n’a pas voulu donner aux Juifs des rois, mais des Juges. »
Un livre à méditer donc.

L'ÉMISSION

Accueillir les immigrés ?

« Dans quelle mesure doit-on accueillir l'immigré ? » C'est le titre d'une émission sur Radio Notre Dame du 31 mai, à podcaster ici , et qui permet d'entendre des chrétiens pas toujours d'accord d'entre eux sur ce sujet délicat. Entre le « réalisme » du maire de Montfermeil (93) Xavier Lemoine, catholique pratiquant, qui souhaite restreindre l'immigration, et la vision plus optimiste – accueillante - des flux migratoires de Denis Viénot, secrétaire général de Justice et Paix France, il y a de la marge. Cette émission donne aussi la parole à Laurent Giovannoni, responsable du département Etrangers de Secours catholique, et Abdoulaye Sabiou, un immigré nigérien naturalisé français et fondateur d'une association humanitaire.
Pendant ces semaines qui précèdent les législatives, Radio Notre Dame confirme ainsi sa vocation à susciter des débats et discussions entre chrétiens sur des enjeux politiques sensibles. A ce titre, mentionnons aussi l'émission du 1er juin du « Grand débat » de la semaine, oecuménique, qui a été l'occasion pour trois journalistes de confessions différentes – dont le catholique Patrice de Plunkett et l'orthodoxe Victor Loupan – d'échanger autour du vote Front National, crédité dans les sondages d'un score record aux législatives.

Magazine chrétien La Vie courrier@lavie.fr

mercredi 23 mai 2012

Eglise en danger, Louvain-La-Neuve

Réaction à la pétition et l'appel : 
"Les conservateurs font le (remue)ménage dans les paroisses de Louvain-La-Neuve"
Signer la pétition en ligne  
Article en ligne  

Cher Amis,
merci pour votre réponse. Et je comprends bien le cri du cœur. Je pense qu’il serait bon qu’il y ait une déclaration sobre, claire et ferme à partir de la communauté académique de Louvain-la-Neuve : un certain nombre de professeurs et d’étudiants (le plus grand nombre possible, évidemment)…, plus large que les pratiquants ordinaires de la paroisse.
Très cordialement


Louvain-la-NeuveNotre paroisse était unie dans sa diversité. Cette décision sans concertation met en danger cet équilibre. Il est toujours temps de faire marche arrière. L'institution "Eglise de Belgique" en sortira grandie.

 Louvain-la-Neuve
Incompréhension totale devant cette absence de concertation.

Hautrage
Où est l'Eglise experte en humanité ? experte en respect des Droits de l'homme?

Louvain la Neuve
L'autoritarisme est un signe de faiblesse et un manque manifeste d'amour



TemplouxNous vivons dans une Eglise de moins en moins tolérante et qui a peur de perdre le pouvoir ! Résistons et faisons preuve ouverture , d'attention ,de partage aec nos semblables et nos différences.

NamurQuand reviendra le choix des évêques au peuple de Dieu? évêque = prendre soin de?!!!


Paroissien UCL de St François
L"église n'est-elle pas un organisme qui est en train de se suicider comme certain organisme du monde vivant. L'UCl ne pourrait-elle pas faire appel à des biologistes pour essayer de comprendre cette institution sclérorée qui va à sa perte alors qu'elle est, de l'avis de très nombreux observateurs (en dehors des autistes du Vatican) une espérance pour le monde avec un véritable modèle d'espérance spirituelle et de d'attention à l'autre (par rapport à toutes les autres religions et spiritualités). Elle traverse la modernité au pas lent de ses laïcs.

Louvain-la-Neuve
Je vis tous les jours mon Eglise dans l'écoute,la rencontre et l'amour de mes frères



Louvain-la-NeuveLa citation du théologien P. Tihon à laquelle j'adhère entièrement est particulièrement bienvenue dans cette interpellation de nos autorités. Le billets du prieur de l'abbaye de Scourmont qui paraissent régulièrement dans la même revue nous confortent également dans la valeur évangélique qui doit être avant tout celle de l'Eglise. Certes, celle-ci n'est pas une démocratie, comme cela a souvent été rappelé, mais elle doit prendre garde de (re)devenir une dictature à la Constantin (!) en brandissant la croix de LA vérité. Mais "qu'est-ce que la Vérité" a dit le christ. Merci pour cette initiative.





Jean-E. Humblet
 
 Comme citoyen d'Ottignies-LLN, je partage évidemment votre émoi à propos de la mesure prise concernant la paroisse Saint-François (je suis sur son territoire mais ai opté pour celle de Blocry).
C'est pour d'autres raisons que je ne signerai pas la pétition :
 1) Je ne partage pas quelques nuances de ce texte et je suppose qu'il est compliqué de l'amender.
 2) Après bien des décennies d'engagements dans l'Eglise (dans ce cas pas l'église) sous diverses formes (1) ce n'est qu'une souffrance de plus à celles que depuis plus de 60 ans, l'Eglise-Institution me fait subir parfois durement. C'est une réaction globale qui est nécessaire et pas une réaction uniquement particulière en dehors du contexte global.
 3) Tout est dans tout : lors de la création de la Région wallonne en 1980 et surtout de la province du Brabant wallon en 1995, c'est IMMEDIATEMENT (je cite la lettre officielle du nonce apostolique au Parlement belge en 1967 engageant le St-Siège) qu'un diocèse autonome du Brabant wallon (avec cathédrale à Nivelles?) aurait dû être créé. (...)
C'est donc pour une toute autre Eglise-Institution qu'il faut militer et pétitionner.
Avec mes très chrétiennes et amicales salutations.
(1) Co-président des Etudiants catholiques de Belgique (autre époque!), fondateur de la paroisse européenne de Luxembourg (1955), dix ans membre élu du Conseil pastoral du Brabant wallon, président fondateur du mouvement Eglise-Wallonie dirigé par des prêtres et des laïcs depuis 1983, 18 ans membre de l'Assemblée du Conseil interdiocésain des Laïcs (Wallonie-Bruxelles, etc...).

Annonce et proposition de la foi aujourd’hui


"Construire une Église où les sujets ont conscience de leur citoyenneté ecclésiale, où ils ont la possibilité de l’exercer effectivement, où tous et toutes sont reconnus dans une égale dignité "
Par André Fossion s.j (prêtre, docteur en théologie, Facultés Universitaires de Namur)


Retrouvez l'intégralité du texte sur http://eglisepourtous.blogspot.com/p/annonce-et-proposition-de-la-foi.html
Extrait (...) 


La crédibilité de l’Eglise réside en ce sens dans l’excellence des qualités relationnelles qu’elle promeut et dans la justesse de l’exercice du pouvoir en son sein.  Cette question aujourd’hui est cruciale, particulièrement en Europe, où l’image de l’Eglise, particulièrement de son fonctionnement hiérarchique, est très endommagée.   
Pourtant, l’Evangile nous avertit : « Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d'entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. » (Lc 22, 25-26). 
L’autorité à l’intérieur de l’Eglise devrait être pensée, à cet égard, comme ce qui autorise et permet, ce qui, littéralement, rend « acteur » et   « auteur ». Les lieux d’autorité devraient être conçus aussi comme pluriels :  les Ecritures, le Magistère, le sensus fidelium, les lois morales, la conscience personnelle,  la voix des pauvres, les sciences. Tous ces lieux d’autorité sont des termes en interaction qui se relativisent. Aucun n’occupe le sommet  précisément pour laisser la place à l’Esprit. 
Construire une Eglise où les sujets ont conscience de leur citoyenneté ecclésiale, où ils ont la possibilité de l’exercer effectivement, où tous et toutes sont reconnus dans une égale dignité, c’est être aujourd’hui dans le monde une figure d’Evangile. Il s’agit, en fait, d’assurer au sein de l’Eglise une vie fraternelle et un fonctionnement institutionnel -  la koinonia – qui puissent être vécus, lus et reconnus comme bons, salutaires, humanisants. C’est dans le souci de l’humain, en effet, que se laissent voir la trace et la figure du divin.
(...) 

Louvain-La-Neuve : l’archevêque Léonard veut la peau de son esprit?

Louvain-la-fronde... ecclésiale

Christian Laporte / 21/05/2012/ La Libre Belgique

Comme on l’a lu dans "La Libre" de ce week-end, un grand nombre de fidèles sont dubitatifs, sinon "perplexissimes" sur ce choix.

 Mais si les paroissiens locaux étaient très heureux d’accompagner Serge Maucq, nouveau diacre, en ce moment solennel et bigrement émouvant, nombre d’entre eux entendaient interpeller après la cérémonie l’archevêque Léonard sur sa décision de confier la paroisse de la ville nouvelle et des étudiants à un duo de clercs de la communauté charismatique de l’Emmanuel. Comme on l’a lu dans "La Libre" de ce week-end, un grand nombre de fidèles sont dubitatifs, sinon "perplexissimes" sur ce choix, mais nous étions encore en dessous de l’émotion, car on a appris, dimanche, que les responsables de plusieurs organes liés à la paroisse allaient présenter leur démission : c’est le cas de la fabrique d’église, mais aussi de l’Association des œuvres paroissiales et de l’asbl qui gère la chapelle de la Source. En outre, le fait de confier même partiellement la paroisse Saint-François d’Assise à des membres de l’Emmanuel secoue aussi, nous revient-il, les hautes sphères de l’UCL.

Bref, si l’orage grondait sur le plateau de Lauzelle, il était aussi dans bien des têtes de tous âges et de toutes origines qui ont voulu rencontrer Mgr Léonard après la messe pour lui demander de plus amples explications sur le "surprenant choix" de deux prêtres dont l’esprit et les pratiques ne leur semblent guère compatibles avec l’esprit paroissial néolouvaniste, très conciliaire, mais aussi volontiers critique, voire contestataire comme il sied dans un environnement universitaire.

Selon l’archevêque, il a dû réagir au fait que les évêques de Liège et de Tournai entendaient absolument récupérer les abbés Hannosset et Cossement "indispensables dans leur diocèse". Une version qui n’est pas celle de l’environnement paroissial néolouvaniste où l’on évoque clairement un parachutage charismatique volontaire et on n’en veut pour preuve que les deux curés en voie de départ ont été les tout derniers avertis de ce qui se profilait ! Une version contre une autre où un chat, voire un cha(noine), ne retrouverait pas ses petits, car cela s’est fait dans la plus parfaite culture du secret et en plus par un évêque gêné aux entournures.
(...)
L’abbé Salvator Ntibandetse, a annoncé une réunion de la future équipe d’ici peu, alors que l’assistante paroissiale Elisabeth Dehorter invitait tout le monde "à se retrouver le week-end prochain lors d’une nuit d’adoration autour du Saint-Esprit"... Pour information, cette dernière est la sœur d’un des deux prêtres charismatiques.
Lien vers l'article http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/738897/louvain-la-fronde-ecclesiale.html 

vendredi 18 mai 2012

L'avenir de la paroisse Saint-François de Louvain-La-Neuve et de la paroisse du Blocry


Les conservateurs font le (remue)ménage
dans les paroisses de Louvain-La-Neuve

Signez la pétition pour que l'on nous rende notre église, nos prêtres et notre liberté  Signer la pétition en ligne  


L'annonce a sonné comme un glas dimanche passé à la paroisse Saint-François. 

Désarroi, tristesse, blessure d'abord. Sentiment partagé avec notre abbé qui n'a pu retenir ses larmes. Larmes qu'il ne verse pas uniquement parce qu'il nous quitte, mais parce qu'il « doit » nous quitter, parce qu'on l'arrache, violemment et autoritairement à ses paroissiens.

Et ensuite incompréhension, colère, sentiment d'injustice. Comment au XXI siècle et au cœur de l'Europe, une institution peut elle prendre des décisions aussi importantes et qui impliquent autant de personnes, de façon aussi autoritaire et anti-démocratique? Le décalage est frappant et il frappe, il nous frappe, de plein fouet. Il frappe notre âme et notre église, nos abbés et notre liberté.

Les autorités ont agit de manière unilatérale, sans dialogue ni concertation, de manière précipitée et sans doute guidée par la peur. La brutalité qui en résulte nous atteint profondément et démontre une nouvelle fois, combien leur façon d'agir manque de considération pour la conscience et la liberté des fidèles.

Qu'allons nous faire? Nous plier docilement et silencieusement à ce que l'on a décidé à notre place et laisser faire sans réagir? Les ruptures violentes ne sont jamais bonnes, l'église en sait pourtant quelque chose, ici c'est ce qui arrive. 

Le refus de Msgr Léonard d'ouvrir une concertation, l’inaction des évêques et l'absence de débats dans l'église, pourtant nécessaires, exigent que nous suivions notre conscience et que nous agissions selon ce que l'évangile intime à notre cœur. Notre cœur dit « injustice » et nous pousse à être solidaire.

Aujourd’hui, la désobéissance chrétienne est nécessaire, mais pas n’importe comment. Il s’agit de proposer « des solutions meilleures en restant cohérent avec la visée initiale de l’Évangile, en sauvegardant au maximum la communion de l’Église, quitte à passer par une phase conflictuelle. Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. Ne pas les entendre, c’est favoriser la montée d’une polarisation entre les pour et les contre, rendant à terme toute discussion impossible »(1).

Pour cette église là, il s'agit sans doute de remettre au pas une église jugée trop autonome et trop ouverte au monde contemporain. Une église trop en phase avec les réalités de ce monde et pas assez avec l'irréalité vaticane. Ramener également au bercail la paroisse du Blocry animée par des jésuites jugés trop tolérants et parfois trop critiques envers l'institution. Effacer ces débats qui prétendent gommer le -C- d'UCL ou diriger la pastorale vers les pauvres et les non-baptisés. Ou encore d'ouvrir la liturgie aux laïcs comme le voulait Pierre Hannosset.

Voilà qui nous éloigne un peu plus de l'église, de cette église, celle de Msgr Léonard, du pouvoir, de la doctrine et de l'intolérance, mais qui nous rapproche, Hô combien, de nos frères, ceux qui souffrent avec nous dans l'église et ceux qui n'appartiennent pas à l'église, qui en sont exclus ! Nous rejoignons ceux-là aujourd'hui, en dehors de cette église là, pour construire une église encore plus grande et plus aimante.


Vous voulez nous voler notre église Monsieur Léonard, en fermer les portes et y installer un détecteur de bons catholiques à l'entrée?! Et bien prenez là, nous vous la laissons. Notre église est ailleurs, dans nos esprits et dans nos cœurs, et ces portes là vous ne pourrez jamais les fermer, quelqu'un en mourant pour nous, les a ouverte pour l'éternité... 


Des Paroissien(ne)s de Louvain-La-Neuve et leurs frères dans l'église



(1) Paul Tihon, théologien, dans L'APPEL http://magazine-appel.be/spip.php?rubrique102

Notre appel.manque peut être de professionnalisme, mais il vient du cœur et tente de faire réagir nos amis à une situation qui risque de nous rendre bien difficile la communion en l'église, et en premier lieu dans notre paroisse de Blocry et de St-François, que nous voulons unies et que nous voyons meurtries.

Nous n'avons pas voulu signer nommément cet appel pour ne pas personnaliser le débat, notre intention est simplement de l'ouvrir, et d'y prendre part au même titre que chaque paroissien. C'est pourquoi nous signons du seul titre dont nous pouvons nous prévaloir légitimement, à savoir - Des paroissiens -

Participez au débat en ligne en nous laissant un commentaire ici plus bas.


SIGNEZ LA PETITION « Rendez- nous notre église »


si le lien vers la pétition ne s'affiche pas, cliquez ici 



COMMENTAIRES : 
" Une lecture plus interprétative des choses donne à penser (à vérifier), que Monseigneur Léonard vient faire le ménage dans les paroisses de Louvain-La-Neuve et s'assurer de sa main mise sur ce puissant levier d'influence auprès de l'UCL.

C'est une véritable gifle envoyée à Gabriel Ringlet et aux chrétiens progressistes, en leur disant - C'est moi l'église, c'est moi qui la dirige et c'est moi son avenir ! Un avenir pour l'église que les catholiques conservateurs du Renouveau Charismatique entendent bien offrir à l'église et qu'ils lui offrent déjà, notamment au travers des nombreuses vocations que le mouvement suscite. 

Mais cet avenir sera conservateur, voir réactionnaire! Pas question d'ouvrir la liturgie et les grandes décisions aux fidèles comme avait commencé à le faire l’abbé Pierre Hannosset. "
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Saint-François à l’heure du Renouveau
Christian Laporte La Libre Belgique 15/05/2012

De grands changements à la rentrée, à la paroisse de Louvain-la-Neuve.
A la fois paroisse de la ville nouvelle et paroisse universitaire, Saint-François d’Assise s’apprête à connaître, à Louvain-la-Neuve, de très grands changements à la rentrée de septembre !

Deux de ses piliers actuels, l’abbé Pierre Hannosset et l’abbé Christophe Cossement, vont en effet rejoindre - ou plutôt retrouver - leurs diocèses d’origine : le premier, qui l’animait avec beaucoup de dynamisme depuis neuf ans, va en effet avoir la charge de plusieurs paroisses du diocèse de Liège - Mgr Jousten doit encore rendre public ce changement, d’où encore une certaine discrétion sur sa destination - alors que le second, qui était à Louvain-la-Neuve depuis 13 ans, réintègrera sa bonne ville de Tournai, où il s’occupera à mi-temps de la pastorale des jeunes tout en prenant la direction de l’école de théologie.
Une messe d’adieu des deux partants est programmée le dimanche 2 septembre et la nouvelle équipe se mettra donc en place un peu plus tard, juste avant la rentrée académique qui est généralement synonyme aussi de coup d’envoi de la nouvelle année ecclésiale sur le plateau de Lauzelle.

Pour combler ce double départ - ce qui ne sera pas une sinécure car l’un et l’autre étaient très proches à la fois des paroissiens aux cheveux blancs et des étudiants - et pour venir renforcer aussi le Père Salvator Ntibandetse, qui s’occupe non seulement de la pastorale des jeunes mais qui est également le curé de la paroisse de Blocry - l’évêque du Brabant wallon, Mgr Jean-Luc Hudsyn a fait appel à la communauté de l’Emmanuel qui appartient au Renouveau charismatique.

Cette dernière gérait déjà à ce jour deux paroisses à Bruxelles, celles du Sacré-Cœur, à Uccle et la paroisse Notre-Dame de l’Annonciation à Ixelles, ainsi qu’une autre à Namur, en l’occurrence la paroisse Sainte-Julienne de Salzinnes.

En fait, l’évêque du Brabant wallon fera accueillir à LLN les deux prêtres très actifs de la paroisse du Sacré-Cœur à Uccle et à celle presque voisine de Notre-Dame de l’Annonciation. A savoir l’abbé Dominique Janthiol, qui est d’origine parisienne, et l’abbé Sébastien Dehorter (qui est le frère d’Elisabeth Dehorter, l’actuelle assistante paroissiale de Saint-François d’Assise qui y avait elle-même succédé à Claire Jonard). Voilà donc un nouveau pas vers une présence charismatique renforcée dans la ville nouvelle du Brabant wallon, après que l’ancien séminaire Saint-Paul dont les étudiants ont rejoint Namur ait fait place au Foyer Saint-Paul qui s’inscrit également dans l’orbite charismatique.

C’est évidemment un réel défi dans un environnement qui reflète traditionnellement toutes les facettes de l’Eglise de Belgique voire de l’Eglise universelle !

jeudi 10 mai 2012

L'église des indignés - CIL évêques

CONSTRUIRE UN MONDE EQUITABLE 
ET HUMAIN
 
Indignation des évêques, du CIL et de l’IPB devant la crise économique actuelle (source)

Tous ensemble, nous nous indignons :

-  devant les mécanismes d’exclusion et d’exploitation qui, de par le monde, sacrifient toujours
plus d’hommes et de femmes  pour le seul profit ;
-  devant la réduction des hommes et des femmes à leur statut de producteurs ou de
consommateurs ;
-  devant le refus, imposé par une économie de marché exacerbée, de régulations et de pratiques
qui assureraient pourtant l’accès du plus grand nombre aux biens fondamentaux ;
-  devant l’exaltation dangereuse et injuste de la pure croissance du bien-être matériel, car la
croissance illimitée conduira tôt ou tard au chaos ;
-  devant la remise en question de la protection sociale et de la sécurité sociale, car elle léserait en
premier lieu les plus défavorisés ;
-  devant les agissements des acteurs financiers, tels les agences de crédit facile incitant au
surendettement des familles précarisées. 



Tous ensemble, nous appelons à mobiliser les forces vives

-  pour proposer une éthique du bien commun, soucieuse de tout être humain, ici et ailleurs ;
-  pour l’engagement de tous en faveur d’une vie digne pour tout être humain et du respect de la
création ;
-  pour promouvoir une autre manière de  vivre, car  on peut consommer moins pour partager
davantage. Les pauvres sur tous les continents nous provoquent à cette remise en question.
-  pour  solliciter et soutenir les compétences des experts, des responsables et des décideurs
économiques, politiques, culturels et sociaux afin d’élaborer des alternatives en vue d’un monde
plus équitable et plus humain.
Tous ensemble, nous invitons à agir de manière urgente.
-  L’enjeu de notre interpellation étant  à la fois évangélique et citoyen, nous en appelons à la
contribution active de tous et de chacun. 
-  Sa mise en œuvre exige  donc  de restituer à chacun sa capacité d’acteur, de partenaire, de
coresponsable.
-  Nous invitons à se rallier à ceux qui sont déjà engagés dans des initiatives concrètes aux niveaux
personnel, associatif et politique.
-  Les communautés chrétiennes ont pour mission de témoigner d’un Dieu d’amour et de justice.
La pratique de la  solidarité, de  la justice et du  service des plus précarisés en sera  l’expression
privilégiée. 


Cette prise de position s’appuie sur des analyses réalisées par des chercheurs et des mouvements que
nous remercions pour leur engagement constant. Les références principales  sont disponibles sur les
sites www.cil.be, www.ipbsite.be
 
2012 - Le Conseil Interdiocésain des Laïcs CIL
Het Interdiocesaan Pastoraal Beraad IPB
La Conférence épiscopale de Belgique 


Le CIL est en danger par ailleurs, menacé de coupes budgétaires sombres! Ces coupes correspondent à des choix, si elles sont portées ici, elles ne le seront pas ailleurs. Aussi, ces choix ne sont pas irréversibles, il nous reviens de défendre le CIL, son action de grande ouverture et animée de beaucoup d'amour et d'un témoignage intelligent et humain du Christ. Comment? Un petit message de soutien ouvert adressé à Mgr André-Mutien Léonard archevêque de Malines-Bruxelles, via le SIPI -Service de presse de la Conférence épiscopale de Belgique à l'adresse sipi@catho.be

lundi 7 mai 2012

Dominicains messe étudiante Ottignies LLN

Messes des étudiants

Au vaisseau spatial des dominicains de Louvain-la-neuve chaque dernier dimanche du mois

Les frères Patrick et Zbigniew vous invitent aux prochaines messes des étudiants les dimanches :
27 mai et 24 juin

Comme d'habitude, nous commencerons à 20h et nous poursuivons par un petit repas au pub The Blackfriars avec ceux et celles qui veulent.

N'hésitez pas à contacter vos amis pour l'occasion car plus on est de fous, plus on rit. Avenue des arts à 1348 Louvain-la-neuve

lundi 16 avril 2012

Eglise du Blocry. Communauté d'Ottignies et de Louvain-la-Neuve

L'orgue pluraliste de Blocry
 
En ce début de printemps un peu frileux, faisons monter la température! Et surtout améliorons ensemble l'instrument ... L'instrument? L'orgue pluraliste de Blocry, pardi!
Certains d'entre vous se rappelleront certainement comment il y a quatre ans, le 19 avril 2008, nous l'avions inauguré en grandes pompes à l'église des Saints Marie et Joseph de Blocry aux frontières d'Ottignies et de Louvain-la-Neuve en présence du gratin politique, ecclésial et culturel mais aussi des incontestables mélomanes que vous êtes... 

Un orgue pluraliste? 

De fait, l'instrument dû à un maître-artisan de notre Brabant wallon, Etienne Debaisieux, lui-même personnalité plus qu'éclectique il fut de l'aventure de Witloof Bay à l'Eurovision sert à la fois à donner de l'éclat aux cérémonies religieuses de la paroisse et permet aux élèves de la classe d'orgues de Raphaël Wiltgen à l'Académie d'Ottignies-Court-St-Etienne de se former au riche répertoire destiné à cet instrument. Il a été décidé de le réaliser en deux étapes, et comme pour la première, les autorités communales ont contribué à son financement et comme en 2008, nous faisons aussi appel à un coup de pouce citoyen.

C'est ce qui nous amène à vous proposer de joindre l'utile à l'agréable... Le Conseil de fabrique d'église des Saints Joseph et Marie d'Ottignies-Louvain-la-Neuve (Blocry) et l'Académie intercommunale de musique d'Ottignies-Court-Saint-Etienne ont le plaisir de vous inviter au concert qui sera donné le vendredi 4 mai 2012 à 19h30 en l'église des Saints Marie et Joseph, rue Haute à Ottignies-LLN.

Nous comptons un peu sur vous pour nous soutenir dans l'achèvement de ce projet de développement éminemment pluraliste de notre région qui, nous l'espérons, fera connaître et apprécier le répertoire de l'orgue. La musique, en particulier celle de l'orgue qui, spécialement dans une église, incite à la méditation, est facteur de paix, de sérénité et d'équilibre, bien nécessaires dans notre société matérialiste et trépidante. Et il n'est même pas nécessaire d'être baptisé pour l'apprécier!

Christian et Françoise Laporte-Lourtie et... la Fabrique d'église de Blocry et l'Académie intercommunale d'Ottignies-LLN-Court-Saint-Etienne.

P.S. : Un don peut  aussi être versé au compte bancaire de la « Fabrique d'église, orgues N° BE79 0910 1708 2133. » avec en communication « DON ». 

dimanche 8 avril 2012

RÉFORMER L’ÉGLISE, Paul Tihon

Il faut désobéir
pour avancer
Paul Tihon, théologien, jésuite

Par L'APPEL, le magazine chrétien de l'événement http://magazine-appel.be/spip.php?rubrique102

Le mouvement de désobéissance lancé par les prêtres autrichiens a atteint la Belgique catholique.
Paul Tihon est théologien, jésuite et bruxellois. Il a été professeur à Lumen Vitae et conseiller théologique du CIL, le Conseil Interdiocésain des Laïcs. Pour lui, cette transgression pourrait faire avancer l’Église.

Comment jugez-vous le mouvement de contestation né en Autriche ?

–  Que des chrétiens ne suivent pas toujours les directives des évêques, on le sait depuis longtemps.
Le changement, avec l’appel à la désobéissance, c’est le fait de déclarer publiquement et en groupe qu’on ne suivra plus les directives de l’Église sur des points sensibles. Voilà  un mouvement largement soutenu par l’opinion publique autrichienne, initié par Helmut Schüller, ancien vicaire général de Vienne, curé et aumônier universitaire.


Que revendiquent-ils alors ?

–  Les prêtres autrichiens insistent sur des problèmes anciens que le Vatican refuse obstinément de mettre à l’ordre du jour. Ainsi, ils annoncent qu’ils ne refuseront pas de donner la communion aux croyants
divorcés-remariés. Aussi, pour faire face au manque de prêtres, ils pensent qu’il est préférable que la communauté s’organise elle-même plutôt que d’être présidée par des « acteurs en tournée ». Des laïcs
formés, hommes ou femmes, mariés ou non, devraient pouvoir prêcher et diriger des paroisses. Une liturgie de la parole avec distribution de la communion serait alors une « célébration eucharistique en  l’absence de prêtre ».
Ils afficheront leur option en faveur du mariage des prêtres et de l’ordination des femmes.

Le Nord de la Belgique est-il du même avis ?

–  Il y a quelques semaines, des chrétiens de Flandre ont emboîté le pas aux Autrichiens. Ils appellent aussi à la réforme dans un « Manifest van de Werkgroep Kerkenwerk » mais ne parlent pas d’appel à la désobéissance. Il est cependant interpellant pour les évêques de voir qu’en quelques semaines, cet appel a reçu 7.967 signatures de soutien sur Internet. Il est aussi approuvé par de nombreux laïcs et des personnalités connues.

La désobéissance dans l’Église n’est en effet pas un fait nouveau. Mais ces pratiques ne semblent pas modifier la vision qu’ont les autorités. On voit à peine, ici et là, des évêques pratiquer ce que vous appelez une « tolérance tacite ». Pensez-vous que cet appel public sera plus efficace pour faire avancer les réformes indispensables ?

–  La démarche autrichienne rejoint d’autres initiatives. En 2007, quatre théologiens dominicains hollandais ont proposé une solution radicale au manque de prêtres dans la brochure Kerk en ambt largement difusée :  « Que les communautés,  disaient-ils, confient leur présidence, et en conséquence celle de l’eucharistie, à des baptisés choisis par elles (les communautés), hommes ou femmes, mariés ou célibataires, éventuellement pour une durée limitée. Qu’on les propose à l’évêque, précisait ce texte, et s’il refuse de les nommer, que l’on poursuive et qu’on aille de l’avant ! »
Des catholiques en Europe et en Amérique du Nord avaient déjà franchi ce pas dans les années 70.
La question est posée à l'église depuis 50 ans !

 Ce qui ne change rien…

–  Les autorités du Vatican et les évêques ne font que rappeler les positions classiques mais ne proposent
en aucun cas une concertation sur ces propositions. Voilà qui justie le pas supplémentaire des prêtres autrichiens, comme l’explique le préambule de l’« Appel à la désobéissance » : « Le refus de Rome d’adopter des réformes depuis longtemps nécessaires et l’inaction des évêques ne permettent pas seulement, mais exigent que nous suivions notre conscience et que nous agissions de manière autonome. »

L’innovation vient rarement du côté des autorités! Le changement arrive très doucement en général.
Progressivement par l’introduction de nouvelles pratiques contraires au droit avant d’être légitimées. Il faut parfois faire jouer tranquillement le rapport de forces. La difficulté dans l’Église est que celle-ci estime être soumise à un pouvoir de droit divin. Certaines demandes apparaissent comme impensables, intouchables, parce qu’elles sont considérées, parfois à tort, comme faisant partie du cœur de la Révélation.
« Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. »

Faites ceci en mémoire de moi

Vous pensez à des points précis ?

–  L’ordination des femmes à la prêtrise ou la célébration eucharistique sans prêtre. L'eucharistie sans prêtre fait peur parce qu’il remet en cause l’ordre ecclésiastique. Mais l’eucharistie ne consiste-t-elle pas à accomplir le message de Jésus : « Faites ceci en mémoire de moi » et « Quand deux ou trois sont réunis
en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » ?
Il me semble qu’un mandat a bien été donné à la communauté naissante et non à une caste de spécialistes du culte. Pour plus d’un théologien, la discipline qui réserve la présidence de l’eucharistie à un prêtre ou un évêque est une question disciplinaire et non dogmatique.





Les prêtres autrichiens obtiendront-ils autre chose que des réactions de crispation du côté des autorités de l’Église ? 

–  Ce n’est pas gagné d’avance. C’est une prise de risque voulue et assumée. Au vu de ce qui se passe, beaucoup de chrétiens engagés, solidaires de leur Église et sur-tout du message de l’Évangile, estiment qu’il ne suffit plus de transgresser à la marge, dans la discrétion. Le temps est  venu d’afficher la transgression.

–  Aujourd’hui, la transgression est nécessaire, mais pas n’importe comment. Ce mouvement ne peut être le fait d’un seul individu, mais d’une communauté chrétienne. Il s’agit de proposer des solutions meilleures en restant cohérent avec la visée initiale de l’Évangile, en sauvegardant au maximum la communion de l’Église, quitte à passer par une phase conflictuelle.Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. Ne pas les entendre, c’est favoriser la montée
d’une polarisation entre les pour et les contre, rendant à terme toute discussion impossible.


 
Propos recueillis par Christian VAN ROMPAEY 
Paul Tihon a publié l’an dernier Pour libérer l’Évangile aux éditions du Cerf
Paru dans L'APPEL, Avril 2012 (contact : appel@catho.be)

vendredi 6 avril 2012

Dimanches autrement : vie communautaire

Qu'est-ce que c'est les dimanches autrement ?


La nouvelle orientation de la catéchèse peut désarçonner certaines personnes car elle bouscule les habitudes.
http://eglisepourtous.blogspot.com/

Une nouvelle proposition

Entre sacerdoce des prêtres et sacerdoces des laïques.

Quand j’ai voulu inscrire mon enfant au catéchisme, le prêtre de ma paroisse m’a expliqué que la catéchèse était l’affaire de toute la communauté, et que je devais accompagner mon fils à des « dimanches autrement ». Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? L’Église veut-elle décourager les rares parents qui souhaitent que leurs enfants soient catéchisés ? 


La mise en œuvre

Pour mettre en œuvre cette recommandation, des paroisses ont déjà commencé à organiser ces « dimanches autrement » dont on vous a parlé. Un diocèse de la région parisienne cite cette pratique avec éloge : « Le dimanche est plus large que la messe. Il est tout entier "le Jour du Seigneur". Dans le cas d’un dimanche autrement, les gens ne se réunissent pas seulement pour la messe, mais pour vivre quelque chose ensemble, avant et après la messe, pour des échanges intergénérationnels et interculturels.

L'expérience vécue

Après avoir vécu quelque chose ensemble, les participants sentent que leur vie a été prise en compte,que Dieu y est présent, et qu’ensemble ils sont communautés de croyants. » Ce que vous ressentez comme une contrainte, et que vous acceptez mal, peut donc être, en fait, une belle expérience de vie communautaire. Même si vous y allez en traînant les pieds, acceptez de rejoindre votre paroisse et tentez l’expérience.
Beaucoup de personnes qui l’ont faite m’ont dit que cela avait été pour eux un moment heureux. Et je suis sûr que votre fils aura ensuite une tout autre image de la catéchèse et une tout autre idée de la foi chrétienne.

Voir aussi Texte national pour l’orientation de la catéchèse et Principes d’organisation (Bayard, FleurusMame-Le Cerf, 2006).

jeudi 5 avril 2012

Carême



Le Carême
(2e dimanche) (3e dimanche) (4e dimanche)

Présentation du temps du Carême
  • Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième (sous-entendu : jour), le quarantième jour étant le jour de Pâques.
  • Le mercredi des Cendres ouvre ce temps en nous rappelant que sans le souffle de vie de Dieu, hors de son amour, notre être et notre vie ne sont que poussière. Nous sommes alors invités durant quarante jours, par les moyens concrets que le Christ nous a donnés - le jeûne, la prière et le partage -  à nous tourner (c'est la conversion) vers la source de la vie, de l'amour et de la lumière : Le Christ ressuscité dont le coeur, ouvert sur la croix, est cette source.
     
  • Du mercredi des Cendres à la nuit de Pâques, 40 jours nous préparent à accueillir la Joie de la Résurrection. Même pendant le Carême, nous sommes invités, le dimanche, à célébrer la Résurrection du Seigneur. Chacun de ces dimanches donne une nouvelle impulsion au temps du Carême, et constitue comme autant d'étapes sur cette route qui conduit à Pâques.
  • Ces 40 jours de Carême sont à l'image des 40 jours du Christ au désert, à l'image aussi des 40 ans que le peuple hébreu passa au désert, avant d'entrer en Terre Promise. 
  • Trois moyens pour vivre le Carême : La prière, le jeûne et le partage.
    • La prière : Découvrir et approfondir la présence vivante et concrète du Christ dans notre coeur. La prière et les sacrements constituent la clef de voûte de toute la vie chrétienne.
    • Le jeûne : Ce n'est pas tellement à la mode. Nous sommes invités à nous passer du superflu et même du nécessaire pour signifier concrètement que, ce qui seul nous est nécessaire, ce qui seul peut combler notre coeur, c'est le Christ. "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus". Ce jeûne creuse en nous le désir de Dieu. Il ne s'agit donc ni d'accomplir des prouesses ascétiques, ni de suivre des régimes amaigrissants, mais de nous préparer à recevoir Celui qui en se donnant, nous donne tout. Le premier sens du jeûne, c'était la nourriture - mais aujourd'hui cela est devenu bien d'autres points qui tiennent une certaine place dans nos vies : TV, internet, ...
    • Le partage : Ce que nous avons et ce que nous sommes sont des dons que Dieu nous fait pour que nous puissions en faire participer ceux qui nous entourent. En parlant des premiers chrétiens, saint Luc écrivait, qu'ils n'avaient qu'un coeur et qu'une âme, qu'ils étaient fidèles à la prière et qu'ils mettaient tout en commun. Ce temps du Carême nous invite ainsi à mettre en commun, à partager, ce que nous avons et ce que nous sommes; c'est-à-dire nos biens matériels, ainsi que notre temps, nos compétences...

  • Vivre ce Carême en Église... pour accueillir ensemble la joie de la Résurrection : La démarche personnelle est importante,et elle peut se vivre pleinement en Église, en paroisse, partagée avec d'autres, simplement. 
    Les trois moyens dont nous avons parlé tiennent compte de cette double dimension de notre cheminement vers Pâques, à la fois personnelle et communautaire. Notre conversion personnelle peut donc être guidée et soutenue par des démarches d'Eglise. 

  • Mercredi des Cendres : "Le jeûne est préparation à la joie pascale; il est signe que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu."  

    2e dimanche de Carême : La Transfiguration

    Louange à toi, Jésus transfiguré, les disciples ont vu ta gloire, pour qu'en ta croix, ils te contemplent, Toi, la splendeur du Père. - Cf. Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 17,1-9).
  • Ce dimanche est celui de la Transfiguration du Seigneur. La confiance en l'amour manifestée par le  Christ nous permet d'avancer avec confiance et nous invite à vivre ce temps de Carême dans l'espérance de la Lumière de Pâques.
  • Aujourd'hui, le Christ est transfiguré sur la montagne; il nous est manifesté comme le "Fils bien-aimé" du Père. Par son élévation sur la croix et par sa résurrection d'entre les morts, il nous entraînera avec lui dans sa gloire afin que notre vie, en lui, soit transfigurée et que nous soyons à notre tour, les fils bien-aimés du Père, dans le Fils unique. 
  • Par cette transfiguration,(...) le Seigneur prévoyait de fonder l'espérance de l'Eglise, en faisant découvrir à tout le corps du Christ quelle transformation lui serait accordée; ses membres se promettraient de partager l'honneur qui avait resplendi dans leur chef. - Saint Léon le Grand
  
 3e dimanche de Carême : La Samaritaine

Vous tous qui avez soif, venez à moi! O Christ, Source de Vie, répands en nous ton Esprit.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 4,5-43).
  • La Samarie : La région de la Samarie, dont le nom vient de sa capitale fondée par le roi Omri (886-875 avant J-C.), correspond en fait à l'ancien royaume du Nord, le royaume d'Israël. Les Assyriens s'en emparent en 722 avant J-C; ils déportent une partie des habitants du royaume et y installent des colons. Au IIe siècle avant J-C. le grand prêtre Juif Jean Hyrcan reconquiert le pays. La population est alors mêlée et les Samaritains avaient conservé la foi des ancêtres (le Pentateuque) mais ne reconnaissaient pas les autres traditions juives, ni les autres écrits bibliques. Ils intégrèrent aussi dans leur culte des éléments païens. Cela aboutit à un schisme. Les Samaritains construisirent un lieu de culte sur le Mont Garizim, rival du Temple de Jérusalem. A l'époque du Nouveau Testament, les Samaritains faisaient figure, pour les Juifs, d'étrangers, d'hérétiques, d'impurs. 
  • Ce dimanche est celui du Don de l'Eau Vive. Le livre de l'Exode (Première lecture, Ex 17,3-7) rapporte tout d'abord le don de l'eau au peuple de Dieu assoiffé, dans le désert. Puis l'Évangile de la Samaritaine révèle tout à la fois la véritable soif de l'humanité et Celui qui vient étancher cette soif, par le don de l'Eau Vive.
  • Il avait un si grand désir d'éveiller la foi dans son coeur, qu'il fit naître en elle l'amour même de Dieu. (Préface du 3e dimanche du Carême) Cf. aussi les références suivantes : Jn 7,37-39 et Jn 19,28.
    En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, Jésus faisait à cette femme le don de la foi.
     "Nous ne pouvons taire ce que nous avons vu"  (Actes des apôtres)


Jésus nous veut libre et autonomes 

 Jésus ne veut ni que nous fassions la charité, ni l'assistance, mais don d'amour et de reconnaissance. C'est ce qu'il fera toute sa vie. Tendre son regard vers l'autre et le regarder avec amour, comme un humain et lui rendre ainsi sa dignité.

L'infantilisme inspire la nausée à ceux qui sentent que l'homme est fait pour être libre et porter une responsabilité. C'est l'intention première du Christ. C'est pourquoi, quand il aborde la Samaritaine, il commence par lui demander quelque chose; il lui demande à boire avant de l'initier aux mystères du Royaume; Trop d'hommes veulent tenir les autres en tutelle, n'admettent pas que leurs subordonnés réussissent mieux qu'eux, exigent que ceux qu'ils obligent, qu'ils enseignent, qu'ils aiment restent leurs débiteurs. Certains Maîtres refusent à leurs élèves cette indépendance qui est pourtant le but de leur formation; leur honneur serait au contraire de lâcher la bride à leurs élèves pour qu'ils deviennent maîtres à leur tour. Il est rare de savoir donner en demandant, rare de savoir donner sans faire peser le don comme une domination, un joug. M. Zundel.

Dieu qui veut tout donner, nous demande tellement qu'il ne veux rien faire sans nous: Il nous invite à un mariage d'amour dans lequel notre "oui" conditionne le sien. Ne faisons donc pas de Dieu un paravent, un bouclier, un refuge contre la maladie, la mort, les séparations, les humiliations... Dieu veut avoir besoin de nous pour que nous constituions ensemble le Royaume. Dieu n'aime pas une fausse humilité, une mendicité qui nous dévalorise; Il aspire à notre promotion en vue de la collaboration à laquelle Il nous invite. M. Zundel
Cf. aussi Is 58,6-11.

4e dimanche de Carême : Guérison de l'Aveugle-né 
- Cf. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 9,1-41).
Récit unique dans la Bible. En effet, c'est la seule mention d'une guérison d'un aveugle de naissance. Le geste de Jésus s'apparente donc à un geste créateur; il ouvre les yeux de l'aveugle, comme Dieu avait façonné Adam (Gn 2). La guérison est un signe fort adressé aux Juifs, mais aussi à chaque lecteur de l'Evangile de Jean.
  • Un signe n'est pas une preuve; il met la liberté en jeu, en conduisant à la foi ou à l'endurcissement du coeur. Au fur et à mesure que l'aveugle guéri s'ouvre à la foi, les juifs se ferment. L'aveugle finalement devient voyant et les juifs deviennent aveugles.
  • La guérison ici précède la foi. L'initiative vient de Dieu. C'est cela qui permet la foi.

     "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." - Césaire d'Arles.
eglisedetous@gmail.com