vendredi 22 février 2013

Les papes qui détruisent l'église

COMMENT J. RATZINGER A ANÉANTI
L'ÉGLISE DU PEUPLE EN AMÉRIQUE LATINE

 
Joseph Ratzinger est essentiellement connu comme pape mais ses principaux faits d'armes, il faut les chercher durant la période où il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. En cette qualité, il fut en effet l'architecte d'une des plus vastes campagnes idéologiques et politiques de l'après-guerre, ce qu'on a appelé la « Restauration ».
 
Affiche du Salvador à la mémoire de Monseigneur Romero, assassiné
pendant l'eucharistie.

Néoconservatisme
En 1978 Karol Wojtila (nom du pape Jean-Paul II, ndlr) est appelé à diriger la plus grande communauté religieuse du monde. Il se trouve devant une église post-conciliaire en état de crise profonde : assistance à la messe et vocations en chute libre, nombre élevé de divorces entre catholiques, rejet de l'autorité papale en matière de contrôle des naissances ; un monde plein d'hérésie.
Il souhaite un virage profond et radical. Plus de risques, plus d'expériences, c'en est fini des réflexions et des interventions. On garde sans doute les textes du Concile mais on en enterre l'esprit, tout en prétendant faire l'inverse. La direction « spirituelle » de l'église catholique, se traduit en grande partie dans les faits, par une politique ecclésiale centralisée et orthodoxe, accompagnée d'un réarmement moral et spirituel.
Il faut se remettre dans le climat de cette époque qui présente d'ailleurs bien des ressemblances avec le nôtre. Au milieu des années 1970 commence une profonde crise économique. Le climat mental optimiste des années 1960 bascule et se caractérise par une aspiration à la sécurité et à la protection, le recours à une autorité – de préférence charismatique –, un réveil éthique, la fuite dans le domaine privé et l'irrationnel, etc.
 
C'est sur cet arrière-plan favorable à une église forte, sûre d'elle, directrice et autoritaire, que se développe le « néoconservatisme ». Ce nouveau conservatisme ne se cantonne plus sur la défensive mais lance au contraire une offensive politique et idéologique. Ce courant n'appartient pas qu'à l'église, mais à tous le courant néoconservateur qui s'abat sur le monde dans les années 70 et qui frappera principalement les plus pauvres. Il est porté par de « fortes » personnalités, comme Ronald Reagan, Margaret Thatcher. Jouant habilement des massmedia, ils traduisent une tendance mondiale à accueillir un sauveur, la développent avec des représentations du monde simplistes, rayonnent d'assurance et d'optimisme, etc.

Le « rottweiler de dieu »
 
Une préoccupation de taille pour le pape, consiste en l'irrésistible montée d'une église populaire progressiste en Amérique Latine. Wojtyla est polonais et anticommuniste jusqu'à la moelle ; combattre marxisme et communisme dans le monde est un des buts de sa vie. Comme l'influence du marxisme est indéniable dans le continent, dans les communautés de bases et dans la théologie de la libération, il mettra tout en œuvre pour ramener les pauvres dans le droit chemin.
Pour ce faire, J. Ratzinger sera nommé en 1981 Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, en quelque sorte le Ministère de l'idéologie et de l'information du Vatican. Il exerce ces fonctions pendant un quart de siècle et il en fera le meilleur usage pour imprimer sa marque sur les événements.
J. Ratzinger devient l'architecte d'une offensive pastorale et ecclésiale d'envergure à laquelle il donne lui-même le nom de « Restauration ». Le but est le renforcement de l'appareil de direction central et la dislocation de toute forme de dissidence à l'intérieur de l'église. J. Ratzinger se révèle bientôt un véritable grand-inquisiteur, ce qui lui vaudra le nom de « rottweiler de dieu ».
Toute l'église catholique est visée mais les flèches sont surtout dirigées vers l'Amérique Latine et c'est là que l'impact politique est de loin le plus important. Nous nous bornerons donc dans la suite de l'article à ce continent.
 
L'anéantissement de l'église du peuple et de la théologie de la libération
 
La première démarche est l'établissement d'une base de données reprenant les conférences épiscopales, les théologiens de la libération, les religieux progressistes, les projets pastoraux suspects, etc. Dans presque tous les diocèses sont nommés des évêques et des cardinaux ultra-conservateurs et ouvertement de droite. Rien qu'au Brésil sont nommés une cinquantaine d'évêques conservateurs. A la fin des années 1980 cinq des 51 évêques péruviens sont membres de l'Opus Dei. Le Chili et la Colombie suivent le même chemin. Des évêques dissidents sont mis sous pression, certains reçoivent des lettres d'avertissement ; à d'autres il est interdit de voyager ou on leur demande des comptes.

Cette politique de nominations est d'autant plus grave que l'épiscopat joue un rôle important dans ce continent. Dans bien des cas c'est la seule opposition possible à la répression militaire, à la torture, etc. Si les évêques du Brésil et du Chili s'étaient tus, comme l'ont fait ceux d'Argentine, le nombre de victimes de la répression eût été bien plus élevé.
 
Aux niveaux inférieurs aussi on a fait le ménage. On retravaille la formation des prêtres en mettant sous pression séminaires et instituts de théologie, en les réorientant ou en les fermant. On tente de mieux contrôler les religieux qui sont souvent protagonistes de l'église de la libération. Une attention spéciale est accordée aux théologiens. Ils sont dorénavant tenus en respect en leur faisant prêter le nouveau serment de fidélité.
En 1984 Ratzinger rédige l'« Instruction de la Sainte Congrégation pour la Doctrine de la foi au sujet de quelques aspects de la théologie de la libération ». Il y attaque de front les théologiens de la libération, surtout ceux d'Amérique Latine. Un an plus tard, il est interdit à Leonardo Boff, une des figures de proue de ce mouvement, de s'exprimer. La mainmise sur les journaux catholiques est renforcée : là où on le juge nécessaire, on les censure, le conseil de rédaction est remplacé ou le journal est mis sous pression financière.
Les projets pastoraux progressistes sont mis sous contrôle ou même on y met fin. En 1989 le Vatican cesse de reconnaître l'Association internationale de la jeunesse catholique, beaucoup trop progressiste. Elle doit céder la place au CIJOC, confessionnel et opposé à la gauche.
Funérailles du père catholique André Jarlan assassiné par l'armée en 1986 au Chili
 
A côté de la destruction de tout ce qui est progressiste, de gigantesques projets sont mis en route pour ramener les croyants dans le droit chemin. Evangélisation 2000 et Lumen 2000 sont des projets à grande échelle visant l'Amérique Latine, qui n'ont pas moins de trois satellites à leur disposition. Les projets sont établis par des personnes et des groupes de droite ultra-conservateurs : Communione e Liberazione, Action Marie, Renouveau catholique charismatique, etc. Les collaborateurs de ces géants de la communication comparent leurs activités à une sorte de nouvelle « puissance de lumière ».
Ceux qui savent lire sont inondés de livres religieux édités à bon marché. Des retraites sont organisées pour les prêtres et les religieuses. Pour ces projets à grand spectacle le sommet de la hiérarchie catholique peut compter sur l'appui financier du monde des affaires.

La peur du rouge pour justifier une néo-croisade anticommuniste
Rien n'est laissé au hasard. Un à un tous les piliers de l'église du peuple d'Amérique Latine sont écartés. Des observateurs parlent du démantèlement d'une église. Nous avons ici affaire à l'une des campagnes idéologiques et politiques les plus importantes de l'après-guerre.
Cette campagne est en phase avec la croisade anticommuniste de la Guerre froide. La Maison Blanche déclencha une contre offensive sur plusieurs fronts. La théologie de la libération fut l'une de ses cibles les plus importantes. Dès la fin des années 1960 la théologie de la libération, encore à un stade embryonnaire, fut considérée comme une menace pour les intérêts géostratégiques des USA, comme en témoigne le rapport Rockefeller.
Dans les années 1970 furent créés des centres théologiques qui devaient engager le combat contre la théologie de la libération. Mais c'est surtout à partir des années 1980 que cette contre offensive atteignit sa vitesse de croisière. Le gouvernement des États-Unis et divers groupes financiers (ITT,...) versèrent des milliards de dollars pour soutenir la contre-révolution en Amérique Latine. Cette sale guerre a fait des dizaines de milliers de victimes. Escadrons de la mort, paramilitaires, mais aussi l'armée régulière ont fait la sale besogne. Dans les rangs des mouvements chrétiens d'amérique latine sont tombés beaucoup de martyrs. Les plus connus sont Mgr Romero, assassiné en pleine célébration eucharistique, les six jésuites du Salvador assassinés par l'armée régulière, l'abbé André Jarlan au Chili, mais aussi des carmélites, des prêtres,...
 
Autre aberration dont on ressent aujourd'hui le retour de manivelle ; pour combattre la théologie de la libération sur son propre terrain, on introduisit des sectes protestantes. Elle reçurent un soutien financier massif des USA. Par des slogans racoleurs et des messages sentimentaux, elles devaient essayer d'attirer les croyants et les arracher à l'influence pernicieuse de la politique et des mouvements sociaux.

Mission accomplie
 
Les efforts cumulés de J. Ratzinger et de la Maison Blanche ont été payants. Dans les années 1990 un coup très dur a été porté à l'église en Amérique Latine. Bien des groupes de base cessent d'exister ou fonctionnent encore à peine par manque de soutien pastoral, par crainte de la répression, parce qu'on ne croit plus à la percée espérée, ou simplement parce qu'ils sont liquidés physiquement. L'optimisme et l'activisme des années 1970 et 1980 font place au doute et à la réflexion.
L'analyse de la société perd de son poids au profit de la culture, de l'éthique et de la spiritualité, tout profit pour J. Ratzinger.
Globalement le centre de gravité passe de la libération à la dévotion, de l'opposition à la consolation, de l'analyse à l'utopie, de la subversion à la survie. Le récit de l'Exode fait place à l'Apocalypse et aux Apôtres.
En Europe, c'est le même schéma de rénovation conservatrice qui s'est imposé, avec un retour en force d'une église moraliste et anti-politique et de plus en plus circonscrite dans les couches supérieures de la population. Si l'Opus Dei revendique clairement la conquête des plus riches, cet embourgeoisement de l'église ne semble pas déranger le reste du clergé, comme en témoigne les nouvelles communautés ou l'enquête menée sur l'origine sociale des participants aux JMJ par le magazine chrétien La Vie : «  Constat ici sans appel : le catholicisme populaire s’étiole. L’Église s’embourgeoise à grande vitesse. » ( Hebdomadaire La Vie, 04/08/2011  Sondage exclusif : qui sont les jeunes cathos des JMJ?)
A la fin du siècle l'église des pauvres n'est en tout cas plus une menace pour l'establishment. Tant le Vatican et le Pentagone que les élites locales d'Amérique Latine ont pour le moment un souci de moins. Cette trêve prend bientôt fin avec l'élection de Rafael Correa, de Lula , de Chavez, de Evo Morales, ... qui se réclament autant catholiques que marxistes et que dire de José Mujica, prêtre catholique devenu président en Uruguay, sous l’œil désapprobateur de Rome. Si ce retour de chrétiens engagés auprès des plus pauvres constitue un indéniable héritage de l'église que J.Ratzinger a détruite, cela n'est cependant pas suffisant pour espérer que cette église renaisse de ses cendres, en ce sens, l'action et la ligne politique futures de l'église comptera beaucoup dans l'avenir des communautés chrétiennes chez les pauvres.
 
La "iglesia del pueblo"
 
En 2005, J. Rarzinger est élu à la tête de l'église catholique. Mais il est bien moins brillant comme manager que comme inquisiteur. C'est finalement un pape faible. Il laisse une institution affaiblie, menacée par un manque de prêtres et un dessèchement à l'ouest ainsi que par des scandales répétés. Il ne réussit pas à mettre de l'ordre dans les affaires du Vatican, peut-être une des raisons pour lesquelles il abdique.

Le prochain pape serait bien avisé de commencer son mandat par un solide examen de conscience de l'action de l'église catholique dans le monde. Si nous catholiques, confions tant en cette institution, n'oublions jamais le prix que le monde lui versé. Ce prix ne se justifiera jamais, ni devant les hommes qui l'ont payé, parfois de leur vie, et encore moins devant Dieu. Aussi pourrions nous, en écoutant notre cœur, réfléchir à cette invitation à l'indignation et au refus d'une église d'injustices du théologien catholique Paul Tihon : « Aujourd’hui, la désobéissance chrétienne est nécessaire, mais pas n’importe comment. Il s’agit de proposer « des solutions meilleures en restant cohérent avec la visée initiale de l’Évangile, en sauvegardant au maximum la communion de l’Église, quitte à passer par une phase conflictuelle. Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. Ne pas les entendre, c’est favoriser la montée d’une polarisation entre les pour et les contre, rendant à terme toute discussion impossible»(2).

Fresque populaire à la mémoire du père Carlos Mugica assassiné le 11 mai 1974
 
J. Ratzinger entrera dans l'histoire avant tout comme celui qui a accompli la restauration de l'église catholique et mis l'église du peuple d'Amérique Latine hors d'état de nuire. Ce ne sont pas des mérites négligeables, qui de droit en jugera.

 
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2- Paul Tihon, théologien, dans L'APPEL http://magazine-appel.be/spip.php?rubrique102
Pour les sources de cet article voir La crise de la Théologie de la libération (en néerlandais).
3- Voor de theologische en kerkelijke referenties verwijzen we naar ons artikel Exodus of ballingschap? Balans van 30 jaar bevrijdingstheologie, dat in april 2001 zal verschijnen in het afscheidsboek van professor Georges De Schrijver van de KUL.
4- G. Bottoms, Reopening the debate on marxism and religion, in Communist Review winter 2000, 9-13, p. 12.

jeudi 14 juin 2012

L'église de tous c'est l'église avec les laïcs

Ces catholiques qui font entendre leur voix

Le Congrès eucharistique international s'est ouvert dimanche 10 juin à Dublin.  Alors que les scandales de pédophilie ont entaché la crédibilité de la hiérarchie catholique irlandaise, de plus en plus de laïcs revendiquent une voix dans l'Église.

http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/En-Irlande-les-catholiques-veulent-faire-entendre-leur-voix-_NP_-2012-06-11-817208
"... ces laïcs se réclament de Vatican II pour revendiquer « plus de dialogue, de responsabilité et d'ouverture à tous. » À leurs yeux, le Concile n'a « jamais été vraiment appliqué en Irlande ». De fait, les conseils paroissiaux n'ont été introduits qu'il y a six ans à Dublin, et les six premiers diacres permanents d'Irlande ordonnés la semaine dernière.
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Mais pour eux, cela doit aller plus loin. Sans prétendre « remettre en cause des dogmes », ce groupe fait valoir un récent sondage révélant qu'une majorité de catholiques diverge de l'enseignement traditionnel de l'Église sur les questions de morale sexuelle (célibat, ordination des femmes, homosexualité) pour demander aux évêques d'ouvrir des espaces de débat. Ils trouvent un certain écho dans les paroisses où les catholiques s'inquiètent de ne plus voir de jeunes et de l'écart qui se creuse avec la société irlandaise, de plus en plus distante de l'Église catholique.
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« Je suis laïque, j'ai fait des études de théologie, mais j'ai encore souvent l'impression que les prêtres et les évêques veulent qu'on travaille pour eux et non avec eux », confie Claire Carey, 55 ans, responsable du networking des missionnaires de Saint-Colomban.
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« Comment prêcher la justice sociale, le bien commun, la subsidiarité dans notre société lorsqu'on ne les pratique pas au sein de notre Église ? Quelle est la dignité des femmes si elles restent toujours à la marge ? » s'enflamme à son tour Cathy Molloy, professeur de théologie au centre jésuite Justice and Faith.
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Pour répondre aux demandes de réforme, plusieurs diocèses ont lancé des listening sessions (sessions d'écoute). À Belfast, ce processus déjà bien avancé doit déboucher sur un synode en 2013. À Killaloe, les paroisses ont été invitées à se rassembler pour discuter de l'état de l'Église.
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Nous devons apprendre des autres pays d'Europe la culture du synode ... »

Le rôle des laïcs dans les textes conciliaires :
http://www.la-croix.com/Religion/Approfondir/Spiritualite/Les-laics-dans-le-concile-Vatican-II-_NG_-2012-05-25-810997
La situation en France évoquée sur :
http://www.la-croix.com/Religion/S-informer/Actualite/Ces-laics-qui-font-tourner-l-Eglise-_EG_-2012-05-25-810703
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Saint l'Augustin ???

André nous propose cette réflexion ( agdumoul@yahoo.com )

"Au Ve siècle de notre ère, une dispute théologique restée célèbre a opposé un moine breton, Pélage, à un évêque d'Afrique du Nord nommé Augustin.
Pour Pélage, Dieu a donné le libre arbitre à l'homme pour qu'il puisse être maître de son destin;
pour Augustin au contraire,  tout est dans la Grâce.
C'est dans cette "dispute fondatrice" que Tzetan Todorov situe la naissance de la contradiction dans laquelle nous sommes aujourd'hui..."
En fait on ne connait pas bien la pensee de Pelage parce que la plupart de ses écrits originaux furent perdus, et/ou travesti par ses opposants.
Mais je voudrais faire ici un bref commentaire: La fin du IVeme siecle et les Veme siècles ont été des périodes désastreuses du point de vue de la civilisation, et sont considérées comme fondatrices du point de vue de l'histoire de l'église.

La période des Pères de l'Eglise.
Certaines traditions qui sont nées alors, comme celle du christianisme comme religion d'état décrétée par Theodose, ou celle du pêché originel et de la perdition de l'humanité hors de l'église et du bapteme, deécretée par St Augustin, qui sont aujourd'hui comme des reliques nauséabondes d'un christianisme anti-humaniste, incompatible avec le sens que nous trouvons à l'Evangile.
Si la dispute Augustin-Pelage a été "fondatrice", ne serait-il pas utile de préciser que la "victoire" d'Augustin a été une tragédie historique dont l'eglise n'est pas encore sortie?

Andre

Jésus Christ se réclame d'eux

« Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur ».
 (Constitution Gaudium et spes, sur l’Eglise dans le monde de ce temps, n°1. Concile Vatican II).

Magazine chrétien La Vie- 01/06/2012  http://www.lavie.fr/

De l'anarchisme (chrétien) aux valeurs familiales

Europe, immigration, famille, montée du Front national... A une semaine des élections législatives, les chrétiens s'engagent dans la campagne et ne sont pas toujours d'accord entre eux. La dix-septième édition de notre revue de presse Chrétiens en campagne se fait l'écho de ces nouveaux échanges afin que chacun puisse participer au débat. L'actualité politique, c'est aussi la sortie d'un livre sur l'anarchisme chrétien, sur lequel plusieurs médias chrétiens attirent l'attention. Un courant ultraminoritaire mais stimulant.

LE LIVRE

L'anarchisme chrétien fait un buzz

Une semaine avant les élections législatives, le livre « politique » qui suscite le plus d'intérêt chez les chrétiens, c'est celui écrit par Jacques de Guillebon et Falk van Gaver sur ... l'anarchisme chrétien des deux siècles passés. Succès éditorial, bien écrit, il crée aussi une unanimité surprenante dans la presse confessionnelle de tous bords, de Témoignage chrétien à La Nef, en passant par maints blogs, et, bien entendu, La Vie.
Pour notre chroniqueur Jean-Claude Guillebaud, enchanté par le livre (pour lire, l'article, il suffit de s'identifier), ces anarchistes chrétiens, si méconnus, ont une « indélogeable conviction » : « Le message évangélique est dangereux, dérangeant, subversif, décisif ». Une radicalité mise en avant par les têtes d'affiche que l'on connaît, superbement abordées dans le livre, comme Charles Péguy, Georges Bernanos ou Jacques Ellul. Des groupes et mouvements ont joué un rôle politique fondamental, mais toujours en dehors des Eglises. Dans un article à Témoignage chrétien, le journaliste Arthur Lamaze le rappelle : « Les anarchistes, eux, savent tous qu’il y a eu – et qu’il y a encore… – quelques originaux parmi eux qui se réclament de Jésus Christ. On les regarde avec curiosité, on se moque d’eux plus ou moins gentiment, mais surtout on fait semblant de ne pas les voir… Et pourtant, ils existent : tolstoïens non-violents, Jesus Freaks altermondialistes, Catholic Workers anti-guerre, dé­crois­sants méditatifs… »

Autre rôle fondamental joué par les anarchistes chrétiens : contribuer à faire admettre à l'Eglise – comme à l'Etat ! - la nécessité de limiter son pouvoir, suivant l'exemple du Christ, et sans oublier qu'il y a toujours une loi divine supérieure. L'un des co-auteurs, Jacques de Guillebon, l'explique lui-même dans la revue de La Nef, où il est également chroniqueur :

« Pourtant, on constate avec l’histoire que tous les pouvoirs, même s’affirmant chrétiens, ont succombé aux tentations de la toute-puissance : qu’il s’agisse des Empereurs germaniques ou des rois des France centralisateurs à la Philippe le Bel, quelle structure a résisté à s’arroger les droits mêmes de l’Église ? Longtemps, celle-ci est parvenue à les amener à Canossa. La situation contemporaine est fort différente, puisque ces pouvoirs, qui ne reconnaissent plus de loi divine supérieure, se moquent des prétentions de l’Église. C’est pourquoi ils sont intimement condamnables et il faut chercher non seulement à les remplacer, mais à les remplacer par une autorité qui soit plus chrétienne que jamais, c’est-à-dire foncièrement limitée. Dieu n’a pas voulu donner aux Juifs des rois, mais des Juges. »
Un livre à méditer donc.

L'ÉMISSION

Accueillir les immigrés ?

« Dans quelle mesure doit-on accueillir l'immigré ? » C'est le titre d'une émission sur Radio Notre Dame du 31 mai, à podcaster ici , et qui permet d'entendre des chrétiens pas toujours d'accord d'entre eux sur ce sujet délicat. Entre le « réalisme » du maire de Montfermeil (93) Xavier Lemoine, catholique pratiquant, qui souhaite restreindre l'immigration, et la vision plus optimiste – accueillante - des flux migratoires de Denis Viénot, secrétaire général de Justice et Paix France, il y a de la marge. Cette émission donne aussi la parole à Laurent Giovannoni, responsable du département Etrangers de Secours catholique, et Abdoulaye Sabiou, un immigré nigérien naturalisé français et fondateur d'une association humanitaire.
Pendant ces semaines qui précèdent les législatives, Radio Notre Dame confirme ainsi sa vocation à susciter des débats et discussions entre chrétiens sur des enjeux politiques sensibles. A ce titre, mentionnons aussi l'émission du 1er juin du « Grand débat » de la semaine, oecuménique, qui a été l'occasion pour trois journalistes de confessions différentes – dont le catholique Patrice de Plunkett et l'orthodoxe Victor Loupan – d'échanger autour du vote Front National, crédité dans les sondages d'un score record aux législatives.

Magazine chrétien La Vie courrier@lavie.fr

mercredi 23 mai 2012

Eglise en danger, Louvain-La-Neuve

Réaction à la pétition et l'appel : 
"Les conservateurs font le (remue)ménage dans les paroisses de Louvain-La-Neuve"
Signer la pétition en ligne  
Article en ligne  

Cher Amis,
merci pour votre réponse. Et je comprends bien le cri du cœur. Je pense qu’il serait bon qu’il y ait une déclaration sobre, claire et ferme à partir de la communauté académique de Louvain-la-Neuve : un certain nombre de professeurs et d’étudiants (le plus grand nombre possible, évidemment)…, plus large que les pratiquants ordinaires de la paroisse.
Très cordialement


Louvain-la-NeuveNotre paroisse était unie dans sa diversité. Cette décision sans concertation met en danger cet équilibre. Il est toujours temps de faire marche arrière. L'institution "Eglise de Belgique" en sortira grandie.

 Louvain-la-Neuve
Incompréhension totale devant cette absence de concertation.

Hautrage
Où est l'Eglise experte en humanité ? experte en respect des Droits de l'homme?

Louvain la Neuve
L'autoritarisme est un signe de faiblesse et un manque manifeste d'amour



TemplouxNous vivons dans une Eglise de moins en moins tolérante et qui a peur de perdre le pouvoir ! Résistons et faisons preuve ouverture , d'attention ,de partage aec nos semblables et nos différences.

NamurQuand reviendra le choix des évêques au peuple de Dieu? évêque = prendre soin de?!!!


Paroissien UCL de St François
L"église n'est-elle pas un organisme qui est en train de se suicider comme certain organisme du monde vivant. L'UCl ne pourrait-elle pas faire appel à des biologistes pour essayer de comprendre cette institution sclérorée qui va à sa perte alors qu'elle est, de l'avis de très nombreux observateurs (en dehors des autistes du Vatican) une espérance pour le monde avec un véritable modèle d'espérance spirituelle et de d'attention à l'autre (par rapport à toutes les autres religions et spiritualités). Elle traverse la modernité au pas lent de ses laïcs.

Louvain-la-Neuve
Je vis tous les jours mon Eglise dans l'écoute,la rencontre et l'amour de mes frères



Louvain-la-NeuveLa citation du théologien P. Tihon à laquelle j'adhère entièrement est particulièrement bienvenue dans cette interpellation de nos autorités. Le billets du prieur de l'abbaye de Scourmont qui paraissent régulièrement dans la même revue nous confortent également dans la valeur évangélique qui doit être avant tout celle de l'Eglise. Certes, celle-ci n'est pas une démocratie, comme cela a souvent été rappelé, mais elle doit prendre garde de (re)devenir une dictature à la Constantin (!) en brandissant la croix de LA vérité. Mais "qu'est-ce que la Vérité" a dit le christ. Merci pour cette initiative.





Jean-E. Humblet
 
 Comme citoyen d'Ottignies-LLN, je partage évidemment votre émoi à propos de la mesure prise concernant la paroisse Saint-François (je suis sur son territoire mais ai opté pour celle de Blocry).
C'est pour d'autres raisons que je ne signerai pas la pétition :
 1) Je ne partage pas quelques nuances de ce texte et je suppose qu'il est compliqué de l'amender.
 2) Après bien des décennies d'engagements dans l'Eglise (dans ce cas pas l'église) sous diverses formes (1) ce n'est qu'une souffrance de plus à celles que depuis plus de 60 ans, l'Eglise-Institution me fait subir parfois durement. C'est une réaction globale qui est nécessaire et pas une réaction uniquement particulière en dehors du contexte global.
 3) Tout est dans tout : lors de la création de la Région wallonne en 1980 et surtout de la province du Brabant wallon en 1995, c'est IMMEDIATEMENT (je cite la lettre officielle du nonce apostolique au Parlement belge en 1967 engageant le St-Siège) qu'un diocèse autonome du Brabant wallon (avec cathédrale à Nivelles?) aurait dû être créé. (...)
C'est donc pour une toute autre Eglise-Institution qu'il faut militer et pétitionner.
Avec mes très chrétiennes et amicales salutations.
(1) Co-président des Etudiants catholiques de Belgique (autre époque!), fondateur de la paroisse européenne de Luxembourg (1955), dix ans membre élu du Conseil pastoral du Brabant wallon, président fondateur du mouvement Eglise-Wallonie dirigé par des prêtres et des laïcs depuis 1983, 18 ans membre de l'Assemblée du Conseil interdiocésain des Laïcs (Wallonie-Bruxelles, etc...).

Annonce et proposition de la foi aujourd’hui


"Construire une Église où les sujets ont conscience de leur citoyenneté ecclésiale, où ils ont la possibilité de l’exercer effectivement, où tous et toutes sont reconnus dans une égale dignité "
Par André Fossion s.j (prêtre, docteur en théologie, Facultés Universitaires de Namur)


Retrouvez l'intégralité du texte sur http://eglisepourtous.blogspot.com/p/annonce-et-proposition-de-la-foi.html
Extrait (...) 


La crédibilité de l’Eglise réside en ce sens dans l’excellence des qualités relationnelles qu’elle promeut et dans la justesse de l’exercice du pouvoir en son sein.  Cette question aujourd’hui est cruciale, particulièrement en Europe, où l’image de l’Eglise, particulièrement de son fonctionnement hiérarchique, est très endommagée.   
Pourtant, l’Evangile nous avertit : « Les rois des nations païennes leur commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs. Pour vous, rien de tel ! Au contraire, le plus grand d'entre vous doit prendre la place du plus jeune, et celui qui commande, la place de celui qui sert. » (Lc 22, 25-26). 
L’autorité à l’intérieur de l’Eglise devrait être pensée, à cet égard, comme ce qui autorise et permet, ce qui, littéralement, rend « acteur » et   « auteur ». Les lieux d’autorité devraient être conçus aussi comme pluriels :  les Ecritures, le Magistère, le sensus fidelium, les lois morales, la conscience personnelle,  la voix des pauvres, les sciences. Tous ces lieux d’autorité sont des termes en interaction qui se relativisent. Aucun n’occupe le sommet  précisément pour laisser la place à l’Esprit. 
Construire une Eglise où les sujets ont conscience de leur citoyenneté ecclésiale, où ils ont la possibilité de l’exercer effectivement, où tous et toutes sont reconnus dans une égale dignité, c’est être aujourd’hui dans le monde une figure d’Evangile. Il s’agit, en fait, d’assurer au sein de l’Eglise une vie fraternelle et un fonctionnement institutionnel -  la koinonia – qui puissent être vécus, lus et reconnus comme bons, salutaires, humanisants. C’est dans le souci de l’humain, en effet, que se laissent voir la trace et la figure du divin.
(...) 

Louvain-La-Neuve : l’archevêque Léonard veut la peau de son esprit?

Louvain-la-fronde... ecclésiale

Christian Laporte / 21/05/2012/ La Libre Belgique

Comme on l’a lu dans "La Libre" de ce week-end, un grand nombre de fidèles sont dubitatifs, sinon "perplexissimes" sur ce choix.

 Mais si les paroissiens locaux étaient très heureux d’accompagner Serge Maucq, nouveau diacre, en ce moment solennel et bigrement émouvant, nombre d’entre eux entendaient interpeller après la cérémonie l’archevêque Léonard sur sa décision de confier la paroisse de la ville nouvelle et des étudiants à un duo de clercs de la communauté charismatique de l’Emmanuel. Comme on l’a lu dans "La Libre" de ce week-end, un grand nombre de fidèles sont dubitatifs, sinon "perplexissimes" sur ce choix, mais nous étions encore en dessous de l’émotion, car on a appris, dimanche, que les responsables de plusieurs organes liés à la paroisse allaient présenter leur démission : c’est le cas de la fabrique d’église, mais aussi de l’Association des œuvres paroissiales et de l’asbl qui gère la chapelle de la Source. En outre, le fait de confier même partiellement la paroisse Saint-François d’Assise à des membres de l’Emmanuel secoue aussi, nous revient-il, les hautes sphères de l’UCL.

Bref, si l’orage grondait sur le plateau de Lauzelle, il était aussi dans bien des têtes de tous âges et de toutes origines qui ont voulu rencontrer Mgr Léonard après la messe pour lui demander de plus amples explications sur le "surprenant choix" de deux prêtres dont l’esprit et les pratiques ne leur semblent guère compatibles avec l’esprit paroissial néolouvaniste, très conciliaire, mais aussi volontiers critique, voire contestataire comme il sied dans un environnement universitaire.

Selon l’archevêque, il a dû réagir au fait que les évêques de Liège et de Tournai entendaient absolument récupérer les abbés Hannosset et Cossement "indispensables dans leur diocèse". Une version qui n’est pas celle de l’environnement paroissial néolouvaniste où l’on évoque clairement un parachutage charismatique volontaire et on n’en veut pour preuve que les deux curés en voie de départ ont été les tout derniers avertis de ce qui se profilait ! Une version contre une autre où un chat, voire un cha(noine), ne retrouverait pas ses petits, car cela s’est fait dans la plus parfaite culture du secret et en plus par un évêque gêné aux entournures.
(...)
L’abbé Salvator Ntibandetse, a annoncé une réunion de la future équipe d’ici peu, alors que l’assistante paroissiale Elisabeth Dehorter invitait tout le monde "à se retrouver le week-end prochain lors d’une nuit d’adoration autour du Saint-Esprit"... Pour information, cette dernière est la sœur d’un des deux prêtres charismatiques.
Lien vers l'article http://www.lalibre.be/actu/belgique/article/738897/louvain-la-fronde-ecclesiale.html 

vendredi 18 mai 2012

L'avenir de la paroisse Saint-François de Louvain-La-Neuve et de la paroisse du Blocry


Les conservateurs font le (remue)ménage
dans les paroisses de Louvain-La-Neuve

Signez la pétition pour que l'on nous rende notre église, nos prêtres et notre liberté  Signer la pétition en ligne  


L'annonce a sonné comme un glas dimanche passé à la paroisse Saint-François. 

Désarroi, tristesse, blessure d'abord. Sentiment partagé avec notre abbé qui n'a pu retenir ses larmes. Larmes qu'il ne verse pas uniquement parce qu'il nous quitte, mais parce qu'il « doit » nous quitter, parce qu'on l'arrache, violemment et autoritairement à ses paroissiens.

Et ensuite incompréhension, colère, sentiment d'injustice. Comment au XXI siècle et au cœur de l'Europe, une institution peut elle prendre des décisions aussi importantes et qui impliquent autant de personnes, de façon aussi autoritaire et anti-démocratique? Le décalage est frappant et il frappe, il nous frappe, de plein fouet. Il frappe notre âme et notre église, nos abbés et notre liberté.

Les autorités ont agit de manière unilatérale, sans dialogue ni concertation, de manière précipitée et sans doute guidée par la peur. La brutalité qui en résulte nous atteint profondément et démontre une nouvelle fois, combien leur façon d'agir manque de considération pour la conscience et la liberté des fidèles.

Qu'allons nous faire? Nous plier docilement et silencieusement à ce que l'on a décidé à notre place et laisser faire sans réagir? Les ruptures violentes ne sont jamais bonnes, l'église en sait pourtant quelque chose, ici c'est ce qui arrive. 

Le refus de Msgr Léonard d'ouvrir une concertation, l’inaction des évêques et l'absence de débats dans l'église, pourtant nécessaires, exigent que nous suivions notre conscience et que nous agissions selon ce que l'évangile intime à notre cœur. Notre cœur dit « injustice » et nous pousse à être solidaire.

Aujourd’hui, la désobéissance chrétienne est nécessaire, mais pas n’importe comment. Il s’agit de proposer « des solutions meilleures en restant cohérent avec la visée initiale de l’Évangile, en sauvegardant au maximum la communion de l’Église, quitte à passer par une phase conflictuelle. Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. Ne pas les entendre, c’est favoriser la montée d’une polarisation entre les pour et les contre, rendant à terme toute discussion impossible »(1).

Pour cette église là, il s'agit sans doute de remettre au pas une église jugée trop autonome et trop ouverte au monde contemporain. Une église trop en phase avec les réalités de ce monde et pas assez avec l'irréalité vaticane. Ramener également au bercail la paroisse du Blocry animée par des jésuites jugés trop tolérants et parfois trop critiques envers l'institution. Effacer ces débats qui prétendent gommer le -C- d'UCL ou diriger la pastorale vers les pauvres et les non-baptisés. Ou encore d'ouvrir la liturgie aux laïcs comme le voulait Pierre Hannosset.

Voilà qui nous éloigne un peu plus de l'église, de cette église, celle de Msgr Léonard, du pouvoir, de la doctrine et de l'intolérance, mais qui nous rapproche, Hô combien, de nos frères, ceux qui souffrent avec nous dans l'église et ceux qui n'appartiennent pas à l'église, qui en sont exclus ! Nous rejoignons ceux-là aujourd'hui, en dehors de cette église là, pour construire une église encore plus grande et plus aimante.


Vous voulez nous voler notre église Monsieur Léonard, en fermer les portes et y installer un détecteur de bons catholiques à l'entrée?! Et bien prenez là, nous vous la laissons. Notre église est ailleurs, dans nos esprits et dans nos cœurs, et ces portes là vous ne pourrez jamais les fermer, quelqu'un en mourant pour nous, les a ouverte pour l'éternité... 


Des Paroissien(ne)s de Louvain-La-Neuve et leurs frères dans l'église



(1) Paul Tihon, théologien, dans L'APPEL http://magazine-appel.be/spip.php?rubrique102

Notre appel.manque peut être de professionnalisme, mais il vient du cœur et tente de faire réagir nos amis à une situation qui risque de nous rendre bien difficile la communion en l'église, et en premier lieu dans notre paroisse de Blocry et de St-François, que nous voulons unies et que nous voyons meurtries.

Nous n'avons pas voulu signer nommément cet appel pour ne pas personnaliser le débat, notre intention est simplement de l'ouvrir, et d'y prendre part au même titre que chaque paroissien. C'est pourquoi nous signons du seul titre dont nous pouvons nous prévaloir légitimement, à savoir - Des paroissiens -

Participez au débat en ligne en nous laissant un commentaire ici plus bas.


SIGNEZ LA PETITION « Rendez- nous notre église »


si le lien vers la pétition ne s'affiche pas, cliquez ici 



COMMENTAIRES : 
" Une lecture plus interprétative des choses donne à penser (à vérifier), que Monseigneur Léonard vient faire le ménage dans les paroisses de Louvain-La-Neuve et s'assurer de sa main mise sur ce puissant levier d'influence auprès de l'UCL.

C'est une véritable gifle envoyée à Gabriel Ringlet et aux chrétiens progressistes, en leur disant - C'est moi l'église, c'est moi qui la dirige et c'est moi son avenir ! Un avenir pour l'église que les catholiques conservateurs du Renouveau Charismatique entendent bien offrir à l'église et qu'ils lui offrent déjà, notamment au travers des nombreuses vocations que le mouvement suscite. 

Mais cet avenir sera conservateur, voir réactionnaire! Pas question d'ouvrir la liturgie et les grandes décisions aux fidèles comme avait commencé à le faire l’abbé Pierre Hannosset. "
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Saint-François à l’heure du Renouveau
Christian Laporte La Libre Belgique 15/05/2012

De grands changements à la rentrée, à la paroisse de Louvain-la-Neuve.
A la fois paroisse de la ville nouvelle et paroisse universitaire, Saint-François d’Assise s’apprête à connaître, à Louvain-la-Neuve, de très grands changements à la rentrée de septembre !

Deux de ses piliers actuels, l’abbé Pierre Hannosset et l’abbé Christophe Cossement, vont en effet rejoindre - ou plutôt retrouver - leurs diocèses d’origine : le premier, qui l’animait avec beaucoup de dynamisme depuis neuf ans, va en effet avoir la charge de plusieurs paroisses du diocèse de Liège - Mgr Jousten doit encore rendre public ce changement, d’où encore une certaine discrétion sur sa destination - alors que le second, qui était à Louvain-la-Neuve depuis 13 ans, réintègrera sa bonne ville de Tournai, où il s’occupera à mi-temps de la pastorale des jeunes tout en prenant la direction de l’école de théologie.
Une messe d’adieu des deux partants est programmée le dimanche 2 septembre et la nouvelle équipe se mettra donc en place un peu plus tard, juste avant la rentrée académique qui est généralement synonyme aussi de coup d’envoi de la nouvelle année ecclésiale sur le plateau de Lauzelle.

Pour combler ce double départ - ce qui ne sera pas une sinécure car l’un et l’autre étaient très proches à la fois des paroissiens aux cheveux blancs et des étudiants - et pour venir renforcer aussi le Père Salvator Ntibandetse, qui s’occupe non seulement de la pastorale des jeunes mais qui est également le curé de la paroisse de Blocry - l’évêque du Brabant wallon, Mgr Jean-Luc Hudsyn a fait appel à la communauté de l’Emmanuel qui appartient au Renouveau charismatique.

Cette dernière gérait déjà à ce jour deux paroisses à Bruxelles, celles du Sacré-Cœur, à Uccle et la paroisse Notre-Dame de l’Annonciation à Ixelles, ainsi qu’une autre à Namur, en l’occurrence la paroisse Sainte-Julienne de Salzinnes.

En fait, l’évêque du Brabant wallon fera accueillir à LLN les deux prêtres très actifs de la paroisse du Sacré-Cœur à Uccle et à celle presque voisine de Notre-Dame de l’Annonciation. A savoir l’abbé Dominique Janthiol, qui est d’origine parisienne, et l’abbé Sébastien Dehorter (qui est le frère d’Elisabeth Dehorter, l’actuelle assistante paroissiale de Saint-François d’Assise qui y avait elle-même succédé à Claire Jonard). Voilà donc un nouveau pas vers une présence charismatique renforcée dans la ville nouvelle du Brabant wallon, après que l’ancien séminaire Saint-Paul dont les étudiants ont rejoint Namur ait fait place au Foyer Saint-Paul qui s’inscrit également dans l’orbite charismatique.

C’est évidemment un réel défi dans un environnement qui reflète traditionnellement toutes les facettes de l’Eglise de Belgique voire de l’Eglise universelle !