lundi 16 avril 2012

Eglise du Blocry. Communauté d'Ottignies et de Louvain-la-Neuve

L'orgue pluraliste de Blocry
 
En ce début de printemps un peu frileux, faisons monter la température! Et surtout améliorons ensemble l'instrument ... L'instrument? L'orgue pluraliste de Blocry, pardi!
Certains d'entre vous se rappelleront certainement comment il y a quatre ans, le 19 avril 2008, nous l'avions inauguré en grandes pompes à l'église des Saints Marie et Joseph de Blocry aux frontières d'Ottignies et de Louvain-la-Neuve en présence du gratin politique, ecclésial et culturel mais aussi des incontestables mélomanes que vous êtes... 

Un orgue pluraliste? 

De fait, l'instrument dû à un maître-artisan de notre Brabant wallon, Etienne Debaisieux, lui-même personnalité plus qu'éclectique il fut de l'aventure de Witloof Bay à l'Eurovision sert à la fois à donner de l'éclat aux cérémonies religieuses de la paroisse et permet aux élèves de la classe d'orgues de Raphaël Wiltgen à l'Académie d'Ottignies-Court-St-Etienne de se former au riche répertoire destiné à cet instrument. Il a été décidé de le réaliser en deux étapes, et comme pour la première, les autorités communales ont contribué à son financement et comme en 2008, nous faisons aussi appel à un coup de pouce citoyen.

C'est ce qui nous amène à vous proposer de joindre l'utile à l'agréable... Le Conseil de fabrique d'église des Saints Joseph et Marie d'Ottignies-Louvain-la-Neuve (Blocry) et l'Académie intercommunale de musique d'Ottignies-Court-Saint-Etienne ont le plaisir de vous inviter au concert qui sera donné le vendredi 4 mai 2012 à 19h30 en l'église des Saints Marie et Joseph, rue Haute à Ottignies-LLN.

Nous comptons un peu sur vous pour nous soutenir dans l'achèvement de ce projet de développement éminemment pluraliste de notre région qui, nous l'espérons, fera connaître et apprécier le répertoire de l'orgue. La musique, en particulier celle de l'orgue qui, spécialement dans une église, incite à la méditation, est facteur de paix, de sérénité et d'équilibre, bien nécessaires dans notre société matérialiste et trépidante. Et il n'est même pas nécessaire d'être baptisé pour l'apprécier!

Christian et Françoise Laporte-Lourtie et... la Fabrique d'église de Blocry et l'Académie intercommunale d'Ottignies-LLN-Court-Saint-Etienne.

P.S. : Un don peut  aussi être versé au compte bancaire de la « Fabrique d'église, orgues N° BE79 0910 1708 2133. » avec en communication « DON ». 

dimanche 8 avril 2012

RÉFORMER L’ÉGLISE, Paul Tihon

Il faut désobéir
pour avancer
Paul Tihon, théologien, jésuite

Par L'APPEL, le magazine chrétien de l'événement http://magazine-appel.be/spip.php?rubrique102

Le mouvement de désobéissance lancé par les prêtres autrichiens a atteint la Belgique catholique.
Paul Tihon est théologien, jésuite et bruxellois. Il a été professeur à Lumen Vitae et conseiller théologique du CIL, le Conseil Interdiocésain des Laïcs. Pour lui, cette transgression pourrait faire avancer l’Église.

Comment jugez-vous le mouvement de contestation né en Autriche ?

–  Que des chrétiens ne suivent pas toujours les directives des évêques, on le sait depuis longtemps.
Le changement, avec l’appel à la désobéissance, c’est le fait de déclarer publiquement et en groupe qu’on ne suivra plus les directives de l’Église sur des points sensibles. Voilà  un mouvement largement soutenu par l’opinion publique autrichienne, initié par Helmut Schüller, ancien vicaire général de Vienne, curé et aumônier universitaire.


Que revendiquent-ils alors ?

–  Les prêtres autrichiens insistent sur des problèmes anciens que le Vatican refuse obstinément de mettre à l’ordre du jour. Ainsi, ils annoncent qu’ils ne refuseront pas de donner la communion aux croyants
divorcés-remariés. Aussi, pour faire face au manque de prêtres, ils pensent qu’il est préférable que la communauté s’organise elle-même plutôt que d’être présidée par des « acteurs en tournée ». Des laïcs
formés, hommes ou femmes, mariés ou non, devraient pouvoir prêcher et diriger des paroisses. Une liturgie de la parole avec distribution de la communion serait alors une « célébration eucharistique en  l’absence de prêtre ».
Ils afficheront leur option en faveur du mariage des prêtres et de l’ordination des femmes.

Le Nord de la Belgique est-il du même avis ?

–  Il y a quelques semaines, des chrétiens de Flandre ont emboîté le pas aux Autrichiens. Ils appellent aussi à la réforme dans un « Manifest van de Werkgroep Kerkenwerk » mais ne parlent pas d’appel à la désobéissance. Il est cependant interpellant pour les évêques de voir qu’en quelques semaines, cet appel a reçu 7.967 signatures de soutien sur Internet. Il est aussi approuvé par de nombreux laïcs et des personnalités connues.

La désobéissance dans l’Église n’est en effet pas un fait nouveau. Mais ces pratiques ne semblent pas modifier la vision qu’ont les autorités. On voit à peine, ici et là, des évêques pratiquer ce que vous appelez une « tolérance tacite ». Pensez-vous que cet appel public sera plus efficace pour faire avancer les réformes indispensables ?

–  La démarche autrichienne rejoint d’autres initiatives. En 2007, quatre théologiens dominicains hollandais ont proposé une solution radicale au manque de prêtres dans la brochure Kerk en ambt largement difusée :  « Que les communautés,  disaient-ils, confient leur présidence, et en conséquence celle de l’eucharistie, à des baptisés choisis par elles (les communautés), hommes ou femmes, mariés ou célibataires, éventuellement pour une durée limitée. Qu’on les propose à l’évêque, précisait ce texte, et s’il refuse de les nommer, que l’on poursuive et qu’on aille de l’avant ! »
Des catholiques en Europe et en Amérique du Nord avaient déjà franchi ce pas dans les années 70.
La question est posée à l'église depuis 50 ans !

 Ce qui ne change rien…

–  Les autorités du Vatican et les évêques ne font que rappeler les positions classiques mais ne proposent
en aucun cas une concertation sur ces propositions. Voilà qui justie le pas supplémentaire des prêtres autrichiens, comme l’explique le préambule de l’« Appel à la désobéissance » : « Le refus de Rome d’adopter des réformes depuis longtemps nécessaires et l’inaction des évêques ne permettent pas seulement, mais exigent que nous suivions notre conscience et que nous agissions de manière autonome. »

L’innovation vient rarement du côté des autorités! Le changement arrive très doucement en général.
Progressivement par l’introduction de nouvelles pratiques contraires au droit avant d’être légitimées. Il faut parfois faire jouer tranquillement le rapport de forces. La difficulté dans l’Église est que celle-ci estime être soumise à un pouvoir de droit divin. Certaines demandes apparaissent comme impensables, intouchables, parce qu’elles sont considérées, parfois à tort, comme faisant partie du cœur de la Révélation.
« Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. »

Faites ceci en mémoire de moi

Vous pensez à des points précis ?

–  L’ordination des femmes à la prêtrise ou la célébration eucharistique sans prêtre. L'eucharistie sans prêtre fait peur parce qu’il remet en cause l’ordre ecclésiastique. Mais l’eucharistie ne consiste-t-elle pas à accomplir le message de Jésus : « Faites ceci en mémoire de moi » et « Quand deux ou trois sont réunis
en mon nom, je suis là, au milieu d’eux » ?
Il me semble qu’un mandat a bien été donné à la communauté naissante et non à une caste de spécialistes du culte. Pour plus d’un théologien, la discipline qui réserve la présidence de l’eucharistie à un prêtre ou un évêque est une question disciplinaire et non dogmatique.





Les prêtres autrichiens obtiendront-ils autre chose que des réactions de crispation du côté des autorités de l’Église ? 

–  Ce n’est pas gagné d’avance. C’est une prise de risque voulue et assumée. Au vu de ce qui se passe, beaucoup de chrétiens engagés, solidaires de leur Église et sur-tout du message de l’Évangile, estiment qu’il ne suffit plus de transgresser à la marge, dans la discrétion. Le temps est  venu d’afficher la transgression.

–  Aujourd’hui, la transgression est nécessaire, mais pas n’importe comment. Ce mouvement ne peut être le fait d’un seul individu, mais d’une communauté chrétienne. Il s’agit de proposer des solutions meilleures en restant cohérent avec la visée initiale de l’Évangile, en sauvegardant au maximum la communion de l’Église, quitte à passer par une phase conflictuelle.Beaucoup de chrétiens se sentent mal à l’aise dans une Église de moins en moins en phase avec la culture de son temps. Ne pas les entendre, c’est favoriser la montée
d’une polarisation entre les pour et les contre, rendant à terme toute discussion impossible.


 
Propos recueillis par Christian VAN ROMPAEY 
Paul Tihon a publié l’an dernier Pour libérer l’Évangile aux éditions du Cerf
Paru dans L'APPEL, Avril 2012 (contact : appel@catho.be)

vendredi 6 avril 2012

Dimanches autrement : vie communautaire

Qu'est-ce que c'est les dimanches autrement ?


La nouvelle orientation de la catéchèse peut désarçonner certaines personnes car elle bouscule les habitudes.
http://eglisepourtous.blogspot.com/

Une nouvelle proposition

Entre sacerdoce des prêtres et sacerdoces des laïques.

Quand j’ai voulu inscrire mon enfant au catéchisme, le prêtre de ma paroisse m’a expliqué que la catéchèse était l’affaire de toute la communauté, et que je devais accompagner mon fils à des « dimanches autrement ». Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? L’Église veut-elle décourager les rares parents qui souhaitent que leurs enfants soient catéchisés ? 


La mise en œuvre

Pour mettre en œuvre cette recommandation, des paroisses ont déjà commencé à organiser ces « dimanches autrement » dont on vous a parlé. Un diocèse de la région parisienne cite cette pratique avec éloge : « Le dimanche est plus large que la messe. Il est tout entier "le Jour du Seigneur". Dans le cas d’un dimanche autrement, les gens ne se réunissent pas seulement pour la messe, mais pour vivre quelque chose ensemble, avant et après la messe, pour des échanges intergénérationnels et interculturels.

L'expérience vécue

Après avoir vécu quelque chose ensemble, les participants sentent que leur vie a été prise en compte,que Dieu y est présent, et qu’ensemble ils sont communautés de croyants. » Ce que vous ressentez comme une contrainte, et que vous acceptez mal, peut donc être, en fait, une belle expérience de vie communautaire. Même si vous y allez en traînant les pieds, acceptez de rejoindre votre paroisse et tentez l’expérience.
Beaucoup de personnes qui l’ont faite m’ont dit que cela avait été pour eux un moment heureux. Et je suis sûr que votre fils aura ensuite une tout autre image de la catéchèse et une tout autre idée de la foi chrétienne.

Voir aussi Texte national pour l’orientation de la catéchèse et Principes d’organisation (Bayard, FleurusMame-Le Cerf, 2006).

jeudi 5 avril 2012

Carême



Le Carême
(2e dimanche) (3e dimanche) (4e dimanche)

Présentation du temps du Carême
  • Le mot "carême" est la contraction du mot latin quadragesima, qui signifie quarantième (sous-entendu : jour), le quarantième jour étant le jour de Pâques.
  • Le mercredi des Cendres ouvre ce temps en nous rappelant que sans le souffle de vie de Dieu, hors de son amour, notre être et notre vie ne sont que poussière. Nous sommes alors invités durant quarante jours, par les moyens concrets que le Christ nous a donnés - le jeûne, la prière et le partage -  à nous tourner (c'est la conversion) vers la source de la vie, de l'amour et de la lumière : Le Christ ressuscité dont le coeur, ouvert sur la croix, est cette source.
     
  • Du mercredi des Cendres à la nuit de Pâques, 40 jours nous préparent à accueillir la Joie de la Résurrection. Même pendant le Carême, nous sommes invités, le dimanche, à célébrer la Résurrection du Seigneur. Chacun de ces dimanches donne une nouvelle impulsion au temps du Carême, et constitue comme autant d'étapes sur cette route qui conduit à Pâques.
  • Ces 40 jours de Carême sont à l'image des 40 jours du Christ au désert, à l'image aussi des 40 ans que le peuple hébreu passa au désert, avant d'entrer en Terre Promise. 
  • Trois moyens pour vivre le Carême : La prière, le jeûne et le partage.
    • La prière : Découvrir et approfondir la présence vivante et concrète du Christ dans notre coeur. La prière et les sacrements constituent la clef de voûte de toute la vie chrétienne.
    • Le jeûne : Ce n'est pas tellement à la mode. Nous sommes invités à nous passer du superflu et même du nécessaire pour signifier concrètement que, ce qui seul nous est nécessaire, ce qui seul peut combler notre coeur, c'est le Christ. "Cherchez d'abord le Royaume de Dieu et sa justice, et tout le reste vous sera donné en plus". Ce jeûne creuse en nous le désir de Dieu. Il ne s'agit donc ni d'accomplir des prouesses ascétiques, ni de suivre des régimes amaigrissants, mais de nous préparer à recevoir Celui qui en se donnant, nous donne tout. Le premier sens du jeûne, c'était la nourriture - mais aujourd'hui cela est devenu bien d'autres points qui tiennent une certaine place dans nos vies : TV, internet, ...
    • Le partage : Ce que nous avons et ce que nous sommes sont des dons que Dieu nous fait pour que nous puissions en faire participer ceux qui nous entourent. En parlant des premiers chrétiens, saint Luc écrivait, qu'ils n'avaient qu'un coeur et qu'une âme, qu'ils étaient fidèles à la prière et qu'ils mettaient tout en commun. Ce temps du Carême nous invite ainsi à mettre en commun, à partager, ce que nous avons et ce que nous sommes; c'est-à-dire nos biens matériels, ainsi que notre temps, nos compétences...

  • Vivre ce Carême en Église... pour accueillir ensemble la joie de la Résurrection : La démarche personnelle est importante,et elle peut se vivre pleinement en Église, en paroisse, partagée avec d'autres, simplement. 
    Les trois moyens dont nous avons parlé tiennent compte de cette double dimension de notre cheminement vers Pâques, à la fois personnelle et communautaire. Notre conversion personnelle peut donc être guidée et soutenue par des démarches d'Eglise. 

  • Mercredi des Cendres : "Le jeûne est préparation à la joie pascale; il est signe que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole venant de la bouche de Dieu."  

    2e dimanche de Carême : La Transfiguration

    Louange à toi, Jésus transfiguré, les disciples ont vu ta gloire, pour qu'en ta croix, ils te contemplent, Toi, la splendeur du Père. - Cf. Evangile de Jésus Christ selon saint Matthieu (Mt 17,1-9).
  • Ce dimanche est celui de la Transfiguration du Seigneur. La confiance en l'amour manifestée par le  Christ nous permet d'avancer avec confiance et nous invite à vivre ce temps de Carême dans l'espérance de la Lumière de Pâques.
  • Aujourd'hui, le Christ est transfiguré sur la montagne; il nous est manifesté comme le "Fils bien-aimé" du Père. Par son élévation sur la croix et par sa résurrection d'entre les morts, il nous entraînera avec lui dans sa gloire afin que notre vie, en lui, soit transfigurée et que nous soyons à notre tour, les fils bien-aimés du Père, dans le Fils unique. 
  • Par cette transfiguration,(...) le Seigneur prévoyait de fonder l'espérance de l'Eglise, en faisant découvrir à tout le corps du Christ quelle transformation lui serait accordée; ses membres se promettraient de partager l'honneur qui avait resplendi dans leur chef. - Saint Léon le Grand
  
 3e dimanche de Carême : La Samaritaine

Vous tous qui avez soif, venez à moi! O Christ, Source de Vie, répands en nous ton Esprit.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 4,5-43).
  • La Samarie : La région de la Samarie, dont le nom vient de sa capitale fondée par le roi Omri (886-875 avant J-C.), correspond en fait à l'ancien royaume du Nord, le royaume d'Israël. Les Assyriens s'en emparent en 722 avant J-C; ils déportent une partie des habitants du royaume et y installent des colons. Au IIe siècle avant J-C. le grand prêtre Juif Jean Hyrcan reconquiert le pays. La population est alors mêlée et les Samaritains avaient conservé la foi des ancêtres (le Pentateuque) mais ne reconnaissaient pas les autres traditions juives, ni les autres écrits bibliques. Ils intégrèrent aussi dans leur culte des éléments païens. Cela aboutit à un schisme. Les Samaritains construisirent un lieu de culte sur le Mont Garizim, rival du Temple de Jérusalem. A l'époque du Nouveau Testament, les Samaritains faisaient figure, pour les Juifs, d'étrangers, d'hérétiques, d'impurs. 
  • Ce dimanche est celui du Don de l'Eau Vive. Le livre de l'Exode (Première lecture, Ex 17,3-7) rapporte tout d'abord le don de l'eau au peuple de Dieu assoiffé, dans le désert. Puis l'Évangile de la Samaritaine révèle tout à la fois la véritable soif de l'humanité et Celui qui vient étancher cette soif, par le don de l'Eau Vive.
  • Il avait un si grand désir d'éveiller la foi dans son coeur, qu'il fit naître en elle l'amour même de Dieu. (Préface du 3e dimanche du Carême) Cf. aussi les références suivantes : Jn 7,37-39 et Jn 19,28.
    En demandant à la Samaritaine de lui donner à boire, Jésus faisait à cette femme le don de la foi.
     "Nous ne pouvons taire ce que nous avons vu"  (Actes des apôtres)


Jésus nous veut libre et autonomes 

 Jésus ne veut ni que nous fassions la charité, ni l'assistance, mais don d'amour et de reconnaissance. C'est ce qu'il fera toute sa vie. Tendre son regard vers l'autre et le regarder avec amour, comme un humain et lui rendre ainsi sa dignité.

L'infantilisme inspire la nausée à ceux qui sentent que l'homme est fait pour être libre et porter une responsabilité. C'est l'intention première du Christ. C'est pourquoi, quand il aborde la Samaritaine, il commence par lui demander quelque chose; il lui demande à boire avant de l'initier aux mystères du Royaume; Trop d'hommes veulent tenir les autres en tutelle, n'admettent pas que leurs subordonnés réussissent mieux qu'eux, exigent que ceux qu'ils obligent, qu'ils enseignent, qu'ils aiment restent leurs débiteurs. Certains Maîtres refusent à leurs élèves cette indépendance qui est pourtant le but de leur formation; leur honneur serait au contraire de lâcher la bride à leurs élèves pour qu'ils deviennent maîtres à leur tour. Il est rare de savoir donner en demandant, rare de savoir donner sans faire peser le don comme une domination, un joug. M. Zundel.

Dieu qui veut tout donner, nous demande tellement qu'il ne veux rien faire sans nous: Il nous invite à un mariage d'amour dans lequel notre "oui" conditionne le sien. Ne faisons donc pas de Dieu un paravent, un bouclier, un refuge contre la maladie, la mort, les séparations, les humiliations... Dieu veut avoir besoin de nous pour que nous constituions ensemble le Royaume. Dieu n'aime pas une fausse humilité, une mendicité qui nous dévalorise; Il aspire à notre promotion en vue de la collaboration à laquelle Il nous invite. M. Zundel
Cf. aussi Is 58,6-11.

4e dimanche de Carême : Guérison de l'Aveugle-né 
- Cf. Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (Jn 9,1-41).
Récit unique dans la Bible. En effet, c'est la seule mention d'une guérison d'un aveugle de naissance. Le geste de Jésus s'apparente donc à un geste créateur; il ouvre les yeux de l'aveugle, comme Dieu avait façonné Adam (Gn 2). La guérison est un signe fort adressé aux Juifs, mais aussi à chaque lecteur de l'Evangile de Jean.
  • Un signe n'est pas une preuve; il met la liberté en jeu, en conduisant à la foi ou à l'endurcissement du coeur. Au fur et à mesure que l'aveugle guéri s'ouvre à la foi, les juifs se ferment. L'aveugle finalement devient voyant et les juifs deviennent aveugles.
  • La guérison ici précède la foi. L'initiative vient de Dieu. C'est cela qui permet la foi.

     "Ne tarde pas, dit-il, convertis-toi au Seigneur." Mais toi tu réponds : "Demain! demain!" (dans le latin du texte : "Cras! cras!") Quel croassement de corbeau! Comme le corbeau envoyé de l'arche n'y est pas revenu et, maintenant qu'il est vieux, dit encore : Demain! demain! C'est le cri du corbeau : tête blanche et coeur noir. Demain! demain! c'est le cri du corbeau : le corbeau n'est pas revenu à l'arche, la colombe est revenue. Qu'il se perde donc, le croassement du corbeau, et que se fasse entendre le gémissement de la colombe." - Césaire d'Arles.
eglisedetous@gmail.com